Sur le papier, une belle et dense semaine avec le sublime trio amoureux de James Gray, un magistral second volet de Mesrine par Richet et l’hilarante nouvelle comédie de Will Ferrell, Frangins malgré eux. Mais voilà, la poisse…
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Aargh, c’est la poisse pour tout le monde. McCain se prend une raclée, la grève de la SNCF est repoussée (à vendredi, à l’heure où on écrit ces lignes), Ségolène nous fait un remake de Seul(e) contre tous, nous sommes à court d’idées. Et puis au cinéma, Guy Ritchie commet un nouveau film comme d’autres commettent des délits (l’horrible Rocknrolla, beau comme une voiture bling-bling à qui on a piqué le moteur). Mesrine meurt quand à lui dans le réussi L’Ennemi Public n°1 (ah, vous ne le saviez pas?), un peu comme Jésus-Christ d’après l’affiche, plutôt comme un monstre dans le film. Ailleurs, dans Two Lovers de James Gray, le pauvre Joaquin Phoenix n’a vraiment pas de chance avec ses deux amours, la blonde Gwyneth Paltrow et la brune Vinessa Shaw. A Cannes, le film avait pu nous faire presque l’effet d’une escroquerie (Gray remakant le choix cornélien de We Own The Night sans les policiers/voleurs mais un pressing), mais c’est tellement beau, le classicisme (les rencontres furtives sur le toit, les voisins amoureux s’épiant par la fenêtre) y est assumé avec panache et une désarmante sincérité.
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Gray nous demande de plonger, comme Phoenix et on le suit sans hésiter. La scène d’ouverture n’est peut-être pas aussi réussie que celle de We Own The Night – où le Heart of Glass de Blondie sortait du cliché disco pour se lover dans la ouate la plus sexy – mais c’est tout comme. On y jette l’homme-bébé Phoenix avec l’eau du bain. Autre mouise, mais dans un autre genre : celle de Will Ferrell et de John C. Reilly (l’inoubliable paire comique de Ricky Bobby, Roi du Circuit, ce film où on tombait sur deux gamins prénommés Walker et Texas Ranger) dans Frangins malgré eux. Ils y jouent deux vieux garçons infantiles encore chez papa ou maman, forcés à cohabiter lorsque leurs parents respectifs se remarient. Leur petit monde truffé de jouets s’écroule sous leurs chamailleries et cette nouvelle production Apatow est encore la démonstration de la force du nouveau comique US, de ses corps élastiques à l’énergie grinçante. Quoique les néo-cons pouvaient être aussi amusants – et inquiétants – que ces néo-coms, qui doivent chercher d’autres blagues alors que l’ère Bush a pris fin. Des plaisirs pour happy few en France, ces films se partageant entre sortie technique et direct-to-dvd. On a décidément la poisse.
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