Western à la coréenne pour Kim Jae-Woon, sosies au village pour Harmony Korine et Agnès à la plage pour Varda : cette semaine, on copie, pas tout à fait conforme, bien heureusement.
Copie contrôlée
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Mercredi, c’est copie et nos imitateurs de la semaine sont plus ou moins inspirés. D’abord, Largo Winch de Jérome Salle qui s’essaie au blockbuster friqué. L’adaptation de la BD de Van Hamme/Francq ressemble un peu plus à du Paul-Loup Sulitzer speedé qu’au James Bond financier (casting de pudding international, tournage à Hong-Kong) qu’il voudrait être. Seule curiosité, autre que la coiffure de Kristin Scott-Thomas : le casting dans le rôle principal du comique Tomer Sisley, qui ne ressemble pas vraiment à son modèle de papier, qui ressemblait davantage à Patrick Swayze.
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Plus réussi, Le Bon, La Brute et le Cinglé de Kim Jae-Woon est un improbable western coréen – moins improbable tout de même qu’un film de science-fiction français. Kim, coutumier du mélange un peu clinquant des genres (A Bittesweet Life), louche davantage ici sur le western révisionniste-ironique, tendance spaghetti et sampling à la Tarantino – ça y est, on ne peut plus écouter la version sautillante de Don’t Let me be Misunderstood par Santa Esmeralda sans penser à Kill Bill. Le film aurait sérieusement gagné à être taillé au montage mais il y a assez de duels fun étirés et de mauvais esprit pour s’amuser. A force, c’est un peu comme du kimchi (le chou fermenté coréen, plat national), il ne faut pas en abuser. On est surtout content d’y voir l’acteur Song Kang-Ho, toujours idéalement pathétique (The Host, Secret Sunshine).
Licence libre
Et si Marylin Monroe, Sammy Davis Jr, le Pape et James Dean dans la même ville ? Question qu’on ne s’était jamais posée, et à laquelle Harmony Korine ne répond pas vraiment dans Mister Lonely : il s’agit en fait d’un village de sosies – dont un convaincant Denis Lavant en Charlie Chaplin. Le scénariste de Larry Clark tend vers des tableaux à la poésie un peu plus apaisée, flottante, moins trash que sa réputation : on pourrait presque se contenter de la belle ouverture titubante – mettant en scène un sosie de Michael Jackson, une mini-moto et un singe en peluche. Et il y a aussi des nonnes volantes menées par Werner Herzog, mais c’est (littéralement) une autre histoire.
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Pour finir, quelqu’un d’inimitable, cette fois : Agnès Varda dans Les Plages d’Agnès, qui ne ressemble à rien – sauf un peu aux Glaneurs et à la Glaneuse, sauf à Agnès Varda, libre et sensible. Sur les plages belges, françaises ou américaines, Varda ouvre sa boîte à souvenirs, raconte, se raconte, raconte Jacques Demy, mais sans complaire dans la nostalgie. Lorsqu’elle retrouve deux acteurs de son film La Pointe Courte (1954) – gamins alors, seniors aujourd’hui – et leur fait rejouer la scène en les confrontant aux images d’antan, on n’est pas dans le mirage de la vie, mais sa célébration, malicieuse et joueuse. This lightning storm / This tidal wave / This avalanche, I’m not afraid (Imitation of life, R.E.M.).
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