LA RUPTURE de Peyton Reed
avec Jennifer Aniston, Vince Vaughn, Judy Davis
(E.
-U., 2006, 1 h 46)
Une comédie de remariage à l’argument ultra-classique mais au traitement étrangement distancié.
Prenez un couple, la rencontre, les disputes, la division de l’appartement en deux parties et vous obtenez l’archétype de la comédie hollywoodienne du remariage (Philadelphia Story…), voire sa déclinaison baroque et parodique type La Guerre des Rose. Ce qui crée l’originalité de La Rupture, c’est le désir
de son réalisateur Peyton Reed (American Girls) de se distinguer de cet habituel traitement hollywoodien du couple. Pourtant, tous les ingrédients de la comédie sont ici réunis, à commencer par les acteurs, Vince Vaughn et Jennifer Aniston. Les personnages qu’ils incarnent possèdent eux aussi dans leurs caractéristiques matière à gags et rencontres explosives, entre la distinction bourgeoise de Madame, employée dans une galerie d’art,
et la tchatche fatigante de Monsieur, animateur dans un bus touristique. C’est muni d’une telle donne que Reed lorgne étrangement du côté d’un cinéma psychologique finalement très européen. Etrangement car il s’appuie sur des éléments qui ne se prêtent pas vraiment à ce registre, et crée tout
le long du film de fausses attentes. La mise en scène peine à concilier son penchant pour des situations lourdement contrastées et une forme dialoguée plus sobre et nuancée, et nous fait passer de l’un à l’autre sans cohérence. Cette expérience de couple ne prend donc pas vraiment, sur tous les plans, mais pointe tout de même une timide tentative de démarcation, intéressante pour ce qu’elle révèle de certaines impasses du cinéma américain
Amélie Dubois
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