LA PARENTHESE ENCHANTÉEde Michel Spinosa, avec Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Géraldine Pailhas (1999, France, 88 mn) Une chronique plutôt anecdotique de la France des années 70, heureusement servie par de bons acteurs. C’était le début des années 70, l’explosion de l’amour libre, la révolution de la pilule, Mai 68 et Woodstock venaient de prendre place […]
LA PARENTHESE ENCHANTÉE
de Michel Spinosa, avec Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Géraldine Pailhas (1999, France, 88 mn)
Une chronique plutôt anecdotique de la France des années 70, heureusement servie par de bons acteurs.
C’était le début des années 70, l’explosion de l’amour libre, la révolution de la pilule, Mai 68 et Woodstock venaient de prendre place dans l’Histoire, les féministes brûlaient leurs soutien-gorge en place publique, les moustaches et les pattes d’eph, les chemises à fleurs et la fumette faisaient rage, Eustache venait d’accoucher d’un film sublime avec La Maman et la putain…
Situé en cette agonie des trente glorieuses, La Parenthèse enchantée est l’alliage de trois éléments hétéroclites : la comédie qui oscille entre veine parodique et mélancolie, avec toute la panoplie vestimentaire et le décorum de l’époque ; le propos conventionnel sur les péripéties amoureuses et sexuelles entre deux garçons et trois filles ; et, enfin, l’irruption de l’Histoire politique, puisque, après l’apparition de la pilule, les femmes sont en plein combat pour l’avortement libre et gratuit. De ces trois lignes de fuite, la fiction est la plus mal en point, et curieusement, elle doit constamment s’appuyer sur l’Histoire pour faire naître l’émotion et valider sa raison d’être. Revoir aujourd’hui Simone Veil en train de défendre le droit à l’avortement devant l’Assemblée nationale en 1974, revoir ces femmes contraintes à traverser la Manche pour ne pas risquer de mourir lors d’opérations clandestines, procure au film la dimension qui lui manque sur le plan narratif,
et rehausse l’aspect anecdotique de l’ensemble. Malgré de bons acteurs et le plaisir amusé qu’il provoque, le film, se reposant trop sur ces béquilles historiques reste en deçà de ses intentions.