L’actrice suédoise, l’un des visages de la filmographie d’Ingmar Bergman, est décédée hier à Stockholm, sa ville natale. Elle avait 83 ans.
Bibi Anderson était l’une des grandes actrices du cinéma d’Ingmar Bergman, Sa collaboration avec le cinéaste commence dès le début des années 1950. Après avoir été engagé par ce dernier au théâtre de Malmö, il lui offre un petit rôle en 1955 avec Sourire d’une nuit d’été où elle joue le rôle d’une actrice. Dix films suivront ce premier essai : Le Septième sceau, Les Fraises sauvages, Au seuil de la vie, Le Visage, L’Œil du diable, Toutes ses femmes, Persona, Une passion, Le Lien et Scène de la vie conjugale. En outre, elle remporte l’Ours d’argent de la meilleure actrice lors du 13e Festival international du film de Berlin pour sa performance dans La Maîtresse (1962) de Vilgot Sjöman. En 1990, elle travaille aussi comme metteure en scène de théâtre à Stockholm.
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Aux côtés de Harriet Andersson (Monika, Cris et chuchotements), Ingrid Thulin (Les Fraises sauvages, Le Silence), Liv Ullman (Scène de la vie conjugale, Saraband) et Eva Dahlbeck (Sourires d’une nuit d’été, Au seuil de la vie), elle a incarné l’un des visages féminins de la filmographie de Bergman.
Bibi Andersson en trois rôles inoubliables
Parmi ses onze performances chez Bergman, trois ont retenues notre attention.
1. Dans Le Septième sceau (1957), elle incarne Mia, qui forme avec son mari Jof un duo de baladins. Ce couple gracieux de nomade (Jof affirme avoir des visions de la Vierge Marie et du Christ) représentent la jeunesse innocente qui redonne foi au chevalier Antonius Blok en proie aux tourment (Dieu existe-t-il ?) et aux terreurs du monde (la peste fait rage dans le pays).
https://www.youtube.com/watch?v=6ZKZrmW2GeI&t=1s
2. Dans Les Fraises sauvage (1957), Bibi Anderson interprète deux personnages différents : Sara une jeune autostoppeuse qui accompagne le docteur Isak Borg dans son voyage vers l’université de Lund où il doit être honoré pour l’ensemble de sa carrière, ainsi que l’amour de jeunesse de ce même docteur, qu’on aperçoit lors d’un flashback.
https://www.youtube.com/watch?v=xc1hAg6XbQk
3. Mais le plus grand rôle de Bibi Andersson, celui pour lequel elle est aussi connue que les autres actrices bergmanniennes, c’est celui d’Alma, la jeune infirmière chargée de veiller sur Elisabeth Vogler (une actrice foudroyée par le silence lors d’une tirade de la pièce Électre) dans Persona (1966). Très vite, le silence de l’une pousse l’autre à se confier, d’autant plus qu’elles sont toutes deux isolées dans une maison en bord de mer. C’est d’ailleurs lors d’une scène de confidence nocturne – l’un des grandes scènes de sa carrière – qu’Alma avoue avoir trompé son mari avec un jeune garçon au bord d’une plage. Les deux femmes vont ensuite entretenir une puissante relation qui les conduira au bord de la folie.
https://www.youtube.com/watch?v=RfPjC2Fbd3w
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