Remake réussi d’un classique de l’épouvante de William Castle, La Maison de l’horreur remplace les toiles d’araignée d’antan par des images de synthèse. Voilà donc le premier remake d’une série de films de William Castle lancée par Robert Zemeckis, Joel Silver et la propre fille d’un metteur en scène adulé par nombre d’amateurs de série […]
Remake réussi d’un classique de l’épouvante de William Castle, La Maison de l’horreur remplace les toiles d’araignée d’antan par des images de synthèse.
Voilà donc le premier remake d’une série de films de William Castle lancée par Robert Zemeckis, Joel Silver et la propre fille d’un metteur en scène adulé par nombre d’amateurs de série B. Tout comme Joe Dante, qui suivait amoureusement dans son passionnant Panique sur Florida Beach cet Hitchcock du pauvre terme absolument pas péjoratif en train d’organiser une projection de The Tingler, Zemeckis et Silver ont parfaitement retenu les enseignements de Castle : le cinéma n’est qu’une attraction, un tour de train fantôme dont personne ne doit être dupe. Seul compte le plaisir du frisson, privilégié au détriment d’un scénario-prétexte. La séquence d’ouverture où Geoffrey Rush, clone de Vincent Price dans le film originel, inaugure un parc d’attractions est une déclaration d’intention on ne peut plus claire. Selon le goût qu’on a à monter dans une nacelle de grand-huit, on s’amusera donc plus ou moins à cette prenante séance de rollercoaster alternant montées et descentes à grande vitesse, où les toiles d’araignée d’antan ont été remplacées par des litres d’hémoglobine et des tonnes d’images de synthèse.
L’intérêt de cette très sympathique entreprise réside néanmoins ailleurs : Castle, jamais reconnu à son époque par la critique, trouva le moyen de satisfaire son amour-propre en produisant Rosemary’s baby de Polanski, qui reste inégalé pour ce qui est de foutre la pétoche. Une certaine descendance fut entretenue par Spielberg qui, dès qu’il fut ennobli par un public adulte, ne put assouvir son penchant pour les sales blagues qu’en produisant Dante, Hooper ou les brillantes comédies acerbes des débuts de Zemeckis. En réalisant les odieux Forrest Gump et Contact, ce dernier s’est à son tour coupé l’herbe sous les pieds et ne peut exprimer sa nature unpolitically correct qu’en produisant des films d’horreur en plus de ce film, on se souviendra du sous-estimé Fantômes contre fantômes de Peter Jackson qui, pour l’instant, ne sont que gentiment subversifs quand on sent bien que Zemeckis aimerait donner libre cours à son agressivité. Un cul entre deux chaises qui sera bien mieux assis le jour où il trouvera on le lui souhaite son Joe Dante. Ce qui lui permettrait de passer de son statut actuel de guignol moral à celui, plus enviable, de Grand Guignol.
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