Une charge contre la manipulation médiatique autour d’une affaire de pédophilie. La preuve qu’en plus de vingt ans, les choses n’ont pas beaucoup changé.A ne pas confondre avec le film beaucoup moins réussi de François Dupeyron avec Depardieu. Ici, la “machine” est l’engrenage social médias en tête , capable de condamner un homme à […]
Une charge contre la manipulation médiatique autour d’une affaire de pédophilie. La preuve qu’en plus de vingt ans, les choses n’ont pas beaucoup changé.
A ne pas confondre avec le film beaucoup moins réussi de François Dupeyron avec Depardieu. Ici, la « machine » est l’engrenage social médias en tête , capable de condamner un homme à mort. Pierre Lentier (le toujours surprenant Jean-Christophe Bouvet) est un ouvrier solitaire accusé d’avoir assassiné une fillette de huit ans. Les médias s’emparent de l’affaire. Lentier aura au final la tête tranchée. Vecchiali signe un film volontiers didactique, et la grande intelligence de sa démonstration, c’est qu’il choisit un coupable, et même un assassin d’enfant dépourvu de circonstances atténuantes. A travers lui, il met en lumière le mécanisme de la justice et des médias, de leurs discours cacophoniques et des silences qu’ils recouvrent. Le film date de 1977. A cette époque, Vecchiali faisait partie d’une génération de réalisateurs (Guiguet, Treilhou, Biette, Davila, Frot-Coutaz, etc.) qui s’obstinaient à donner à leur cinéma une fonction sociale. Aujourd’hui, on dirait même politique. C’est infiniment rafraîchissant de revoir ce cinéma-là aujourd’hui. Vecchiali surfe entre un goût manifeste pour le cinéma des années 30 et une grande modernité, à commencer par le choix de ses sujets : pédophilie et lynchage médiatique ici, mais il s’est aussi frotté au porno avant tous les autres (Change pas de main, 1975), a aussi signé une comédie musicale sur l’homosexualité au temps du sida (Encore/Once More, 1987). Son dernier film pour le cinéma, Zone franche, traitait la question de l’intégration d’immigrés en banlieue. Il date de 1996. Depuis, on attend des nouvelles de Paul Vecchiali.
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