Pour « La Lune de Jupiter », son troisième film présenté en compétition, Kornel Mundruczo met aux prises un médecin endetté, un flic facho et un migrant possédant le don de lévitation. Une fable lourdingue.
Après Delta et Tender son en compétition, puis White god à Un Certain Regard, l’habitué hongrois Kornel Mundruczo fait son retour à Cannes et au vu de cette Lune de Jupiter, on est en droit de s’interroger sur cette récurrence. Le titre se réfère à un des satellites de la grande planète pourvue d’un lac recouvert de glace qui s’appelle Europe. Cette métaphore est filée avec insistance tout au long du film qui met aux prises un médecin rongé par la culpabilité (il monnaye des sauvetages de migrants pour dédommager une famille dont il a tué un membre par erreur professionnelle), un flic ultra-sécuritaire (qui incarne le régime crypto-fasciste de Viktor Orban) et un sans-papier qui possède le don miraculeux de pouvoir s’envoler.
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Un message asséné avec insistance
On n’a évidemment rien contre la critique d’une Europe qui fait la chasse aux miséreux se pressant à ses frontières, mais tout contre un message asséné avec insistance, contre une problématique simplifiée à l’extrême par l’affrontement manichéen entre trois personnages, contre une image ingrate, une musique surlignante, une dramaturgie sujette au surplace et contre de subites scènes d’action à l’américaine qui sont autant à leur place dans ce film qu’un éléphant sur la banquise, comme si Fast & furious faisait irruption dans un film de Mungiu. Si le personnage du migrant trouve l’apesanteur comme moyen d’échapper aux polices et frontières, le film lui n’échappe pas à la pesanteur.
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