Laetitia Casta a vu le loup. Plusieurs même. Aououh !
Le cinéma français sait peu employer ses beautés sensuelles, souvent condamnées à la pose figée (Monica B.), aux minauderies (Emmanuelle B.), ou aux rôles mal taillés. Nez léonin, profil de médaille grecque à la netteté impériale adoucie par la plénitude d’un corps maternel, Laetitia Casta possède un physique aux facettes changeantes. Empêtrée dans des désirs adultes qu’elle ne sollicite pas et des attributs qu’elle ne maîtrise pas, elle ne sait pas quoi faire de sa beauté. Actrice candide donc, et enthousiaste, visiblement portée par l’envie de jouer. Pascal Thomas, dans Le Grand Appartement, avait su utiliser son énergie brouillonne et sa franchise, enfin libérées des jeux de la séduction auxquels sa beauté la contraint et qui s’accordent pourtant peu à son tempérament. Ici, elle est entourée d’un maire du village période Grande Guerre (Jean-Paul Rouve), d’un simplet de la montagne (Stefano Accorsi), d’un apprenti aviateur à la gouaille convenue (Lorànt Deutsch), et surtout de loups fins psychologues qui, eux seuls, sauront reconnaître ses intimes aspirations.
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Le film, qui porte la triple casquette du film “en costumes-animalier-romanesque tout public”, respecte docilement les conventions du genre. Laetitia Casta y est affublée d’une ascétique coupe au carré dont la perfection laisse imaginer qu’elle ferait une excellente Jeanne d’Arc.
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