La Jeune Fille et la Mort met en jeu les obsessions les plus tenaces de Polanski, mais le cinéma y est corseté. Il y a dans ce titre, La Jeune Fille et la Mort, comme un résumé laconique de la vie de Roman Polanski, un télégramme existentiel. De Sharon Tate à Emmanuelle Seigner, Polanski a […]
La Jeune Fille et la Mort met en jeu les obsessions les plus tenaces de Polanski, mais le cinéma y est corseté.
Il y a dans ce titre, La Jeune Fille et la Mort, comme un résumé laconique de la vie de Roman Polanski, un télégramme existentiel. De Sharon Tate à Emmanuelle Seigner, Polanski a croisé beaucoup de jeunes filles. Et la mort, il l’a côtoyée comme d’autres fréquentent leurs collègues de bureau :
la Pologne antisémite, l’occupation nazie, une mère disparue dans un camp d’extermination, Sharon Tate encore… De fait, le matériau abordé dans ce nouveau film est éminemment polanskien : arrière-plan politique sentant la botte et la matraque, marigot trouble où barbotent des questions de pouvoir et de cruauté, de domination et de soumission. Dans une contrée indéfinie d’Amérique latine, au lendemain de la chute d’une junte locale, une militante des droits de l’homme (Sigourney Weaver) retrouve par hasard son tortionnaire et violeur d’antan (Ben Kingsley). S’ensuit un procès sauvage, un huis clos mêlant règlement de comptes et recherche de la vérité, un match de catch rhétorique entre le bourreau et sa victime, avec le mari de la jeune femme dans le rôle de l’arbitre avocat. Polanski fonde sa mise en scène sur un suspense psychologique artificiel alors que tout se devine dans le premier tiers du récit. Pour le reste, il n’y va pas avec le dos de la truelle. L’ambiguïté potentielle du sujet s’annule devant l’accumulation d’effets signifiants. Trop de théâtre, pas assez de cinéma.
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