Loin des effets spectaculaires, le cinéaste iranien Ebrahim Forouzesh s’interesse à la morale du quotidien. Le cinéma iranien semble décidément voué au minimalisme. Un peu à la manière d’Abbas Kiarostami dont les récurrentes pépites reposent la plupart du temps sur des arguments scénaristiques éminemment ténus, Ebrahim Forouzesh prend toujours soin de choisir des points de […]
Loin des effets spectaculaires, le cinéaste iranien Ebrahim Forouzesh s’interesse à la morale du quotidien.
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Le cinéma iranien semble décidément voué au minimalisme. Un peu à la manière d’Abbas Kiarostami dont les récurrentes pépites reposent la plupart du temps sur des arguments scénaristiques éminemment ténus, Ebrahim Forouzesh prend toujours soin de choisir des points de départ à l’extrême limite de l’insignifiance avérée. Deux ans après La Clé, fable sur un gamin en lutte avec les objets domestiques, coécrite justement avec Kiarostami, Forouzesh revient en excellente forme avec La Jarre, récit exemplaire à propos d’un instituteur déprimé par la fuite affectant la citerne qui permet à ses ouailles écolières de se rafraîchir à l’heure de la récréation. Ce sujet qui en soi pourrait être prodigieusement ennuyeux tendance télévision scolaire se révèle une fable intemporelle sur la responsabilité individuelle, l’égoïsme, l’entraide. Avec en toile de fond une morale genre « aide-toi, le ciel t’aidera » qui heureusement ne la ramène pas trop. Si Forouzesh évite les pièges prévisibles de la leçon d’instruction civique, c’est essentiellement grâce à l’attention qu’il porte à ses personnages, tous traités avec une belle élégance démocratique. Du coup, l’essentiel du film réside comme souvent dans les marges de son sujet : l’humanité des protagonistes, les regards des gamins, la peinture d’un quotidien ordinaire que la scrupuleuse caméra sait aimer.
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