C’est rance et ça sent la naphtaline : si on aurait su on l’aurait pas vu.
Première salve de la guéguerre des boutons qui se prolongera la semaine prochaine avec la sortie de La Nouvelle (sic) Guerre des boutons de Christophe Barratier, l’immortel auteur des Choristes et de Faubourg 36.
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Mais pourquoi cette obstination à aller rechercher La Guerre des boutons, roman populaire écrit par Louis Pergaud en 1912 et déjà adapté au cinéma plusieurs fois, notamment par Yves Robert en 1962 ? Hélas, la réponse vient très vite.
Cette histoire un peu dégoûtante de petits garçons qui se foutent à poil baigne dans une atmosphère vieille France qui doit en rassurer certains.
Ici, c’est la progéniture des paysans de deux villages voisins, rivaux depuis toujours, qui se regroupe en bandes pour se tabasser et se couper les boutons de culottes.
Passionnant. Tout cela sous le regard complice de leurs instituteurs (pauvres Elmosnino et Chabat), qui eux-mêmes, quand ils étaient petits…
La guerre entre voisins, c’est tellement bien, une bonne vieille tradition qui envoya dès 1914 toute une génération de jeunes Européens à la fosse commune, leurs noms gravés sur les monuments aux morts dans des villages désormais moribonds.
On imagine bien à quels spectateurs ce film est destiné : les retraités lecteurs du Figaro qui, le dimanche, aiment emmener au cinéma leurs petits-enfants en groupe, pour les occuper et leur montrer comme l’enfance était belle, travailleuse et charmante dans le temps, à l’époque où l’on se traitait de “couilles molles”, de “peigne-cul” ou de “fesse-mathieu”.Le peuple était rigolo, alors.
En attendant la version Barratier, on se dispensera donc de ce triste opus filmé à la caméra sauteuse, sans doute idéal pour bercer la sieste de grand-papa pendant la projo. Rien à voir.
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