Un joli film de “fille seule” en plein spleen amoureux.
Parce qu’elle était amoureuse d’un goujat lymphatique, parce qu’il la larguait sur la route des vacances, parce qu’elle errait dans la station balnéaire qui aurait dû abriter leur amour, on s’ennuyait à l’idée de découvrir ce premier film argentin, présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard. La prodigalité du cinéma français en films “à fille seule” expliquait sans doute ce léger abattement.
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De fait, La Fiancée errante n’a rien de spectaculaire, mais opère un subtil déplacement dans le discours, souvent conditionné par un déterminisme affectif, social, romanesque. Cela donne au film sa souplesse et sa capacité à esquiver, sans complètement les évacuer, les clichés sur le spleen amoureux féminin. Exemple parmi d’autres : l’héroïne harcèle son amant par téléphone, mais s’inquiète entre deux reproches du coût d’un appel local. Ces menus détails, ces imprévus de la pensée, finissent par donner corps à cette histoire d’une grande finesse.
Emily Barnett
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