Ripstein décrit un univers de claustration et de pourrissement, où règnent l’inceste, la misère et la violence. Si le squelette de La Femme du port est celui d’un mélodrame ou d’un soap opera, son intérieur est en revanche pourri, gangrené, complètement rance. Il n’y a pas de bourgeoisie, pas de religion, pas de famille, presque […]
Ripstein décrit un univers de claustration et de pourrissement, où règnent l’inceste, la misère et la violence.
Si le squelette de La Femme du port est celui d’un mélodrame ou d’un soap opera, son intérieur est en revanche pourri, gangrené, complètement rance. Il n’y a pas de bourgeoisie, pas de religion, pas de famille, presque pas de valeurs dans La Femme du port. Strictement rien à quoi se raccrocher dans cet univers ressemblant à l’ultime branche d’un arbre qui pourrait retracer la généalogie d’une morale perdue. Il suffit de bien observer les deux décors principaux dans lesquels se déroule le film : un bordel rococo aux couleurs lavasses, en périphérie d’une ville, dont le propriétaire subit chaque jour les pressions des autorités qui souhaiteraient fermer l’endroit ; et une sorte d’annexe ressemblant à un garage en démolition. On est parfois tenté de se frotter les yeux devant tous les passages où Marro fait l’amour de manière torride avec sa sœur au milieu des boîtes de conserves éventrées. Comme si l’inceste ne suffisait pas, Ripstein y ajoute le cambouis, ce qui est sans doute le plus dérangeant : la faute et le péché sont bien désignés comme tels et les dangers de l’inceste effectivement soulignés, puisque le couple aura un fils anormal. Et pourtant, tout est assumé. Ripstein décrit l’enfer sur terre, un univers bas de plafond, insalubre, baignant dans l’eau croupie, la vinasse. Un enfer où les personnages réussissent pourtant à tenir debout.
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