Un peu d’Intouchables, un peu de « Lol”, un peu de “Choristes“, un peu de “The Voice” : du high-concept français paramétré pour tout défoncer pendant les fêtes.
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Les Bélier (François Damiens et Karin Viard) sont sourds-muets et s’aiment. Ils dirigent une petite exploitation agricole prospère. Seule leur aînée, Paula, 16 ans (Louane Emera, révélée par le télé-crochet The Voice), entend et parle. Lycéenne, elle est l’interprète unique de ses parents auprès du reste du monde. Or il s’avère qu’elle a un don pour le chant. Poussée par son prof, fan absolu de Michel Sardou (Eric Elmosnino), elle prépare en cachette le concours de la Maîtrise de Radio France. Mais comment feront ses parents si elle s’en va ?
Le nouveau film d’Eric Lartigau est un tracteur qui fonce tout droit, trace son sillon avec obstination sans se soucier de nuances et de finesse, avec une redoutable efficacité. Nul réalisme ici (la crise du monde agricole ?), nulle grosse fatigue non plus, puisqu’on y recycle à peu près tous les fils narratifs connus des films sur l’adolescence (l’amour, les premières règles, l’indépendance) et sur l’ascension vers la gloire. L’essentiel des gags repose sur la surdité des parents et les quiproquos qui en découlent – Viard et Damiens s’en donnent à cœur joie.
Les handicapés sont évidemment plus épanouis (notamment sexuellement) que les autres et possèdent des qualités qui appartiennent à une époque révolue (honnêteté, sens du collectif, ardeur au travail, goût de l’entreprise, etc.), tant la nôtre n’est peuplée que de politiciens stupides et démagogues et de citoyens égoïstes et paresseux (Bélier envisage même de renoncer à se présenter à la municipalité).
Etrangeté ou non : tout le monde (personnages et spectateurs) est appelé à se retrouver autour de l’œuvre de Michel Sardou, à la fois comme objet de moquerie collective et incarnation du socle culturel commun (?).
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