Le festival suisse perd sa directrice artistique en raison de « divergences stratégiques ». Elle était en poste depuis fin 2018.
Selon le communiqué officiel du festival : « Compte tenu de leurs divergences stratégiques, le Locarno Film Festival et Lili Hinstin ont décidé consensuellement de se séparer. Le Locarno Film Festival tient à exprimer sa gratitude à Lili Hinstin pour son grand travail dans le domaine artistique au cours des deux dernières années et lui souhaite tout le succès possible pour l’avenir. Le conseil de direction, puis le conseil d’administration, se réuniront prochainement pour discuter de la succession. » La Française aura été la deuxième femme à diriger Locarno, après l’Italienne Irene Bignardi (en place de 2001 à 2005). On retiendra d’elle une sensibilité politique en accord avec son temps, contrebalancée par une exigence esthétique sans faille.
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Lili Hinstin avait été nommée à la tête du festival de Locarno en décembre 2018, suite au départ de Carlo Chatrian (parti codiriger la Berlinale). Elle était auparavant la directrice artistique du festival EntreVues de Belfort et sa venue à Locarno signifiait beaucoup de changements. Elle n’aura dirigé que deux éditions, mais bousculé les habitudes de ce festival vieux de 74 ans. En le rendant notamment abordable aux jeunes cinéphiles. Elle a ainsi créé dans une ancienne caserne une sorte d’auberge de jeunesse appelée « Camp de base ». Un lieu d’environ 200 lits à prix abordable, rendant le festival de Locarno plus accessible.
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Tout rêve a une fin
Hinstin a également mis en place le projet « U30 », une réunion de trois jours entre jeunes de l’industrie du septième art, pour passer en revue les problématiques les plus actuelles du milieu. Enfin, elle avait marqué le festival en orientant la sélection des films de minuit sur la Piazza Grande vers des films plus radicaux, dans l’idée que ce grand cinéma en plein air, accueillant un public nombreux et divers, devait être l’occasion de démocratiser des œuvres réputées difficiles d’accès.
Elle a aussi mis en avant diverses réalisatrices et consacré une rétrospective à l’identité africaine au cinéma. On ne pourra pas reprocher à Lili Hinstin d’avoir manqué d’ambition à l’égard de ce qu’elle désignait comme « un festival de rêve » lors de sa nomination en 2018.
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