Alain (Pascal Greggory) est très sollicité, par les filles, les femmes, les garçons. Il ne les choisit pas, s’impose parfois des programmes un peu aberrants (le mariage), ne sait dire non aux désirs d’autrui. De son côté, Ilan Duran Cohen oscille, entre un premier film (Lola zipper, en 91) venu trop tôt, non maîtrisé, aujourd’hui […]
Alain (Pascal Greggory) est très sollicité, par les filles, les femmes, les garçons. Il ne les choisit pas, s’impose parfois des programmes un peu aberrants (le mariage), ne sait dire non aux désirs d’autrui. De son côté, Ilan Duran Cohen oscille, entre un premier film (Lola zipper, en 91) venu trop tôt, non maîtrisé, aujourd’hui renié, puis l’écriture de deux romans (plutôt pas mal, de source informée) et enfin le retour à la chose cinématographique, nourrie de ce jeu pendulaire. La tenue et l’énergie (de plus en plus affirmées au fil des séquences) de ce second long métrage tient pour une grande part à cette indétermination. IDC se refuse à privilégier une composante au détriment d’une autre et parvient à instaurer à un salutaire équilibre entre mise en scène dynamique, écriture acérée et casting impeccable (à son faîte, Nathalie Richard, éternel grand bonheur). Surtout, il a saisi tout l’avantage qu’il y avait à lâcher la bride à ses caractères, les laisser maîtres d’infléchir la narration et éviter ainsi le piège d’une comédie dirigiste et se voulant plus maligne que ses personnages, telle que pouvait l’être, sur un sujet similaire, le bourgeois et vain Irrésolu avec Vincent Lindon. La seule réserve concernera ainsi la figure du prisonnier qui par son double cloisonnement, l’incarcération et un désir affirmé de façon obsessionnelle, a tendance à asphyxier un film qui s’accomplit principalement dans ses atermoiements, le bras de fer de ses affects, le désordre et la schizophrénie amoureuse. Hasard du calendrier, alors qu’on désespérait de la capacité du cinéma français à agir sur nos zygomatiques, sortent le même jour deux (l’autre étant le Miéville) des films les plus performants de l’année dans la conjugaison du mode comique.
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