La crise expliquée aux enfants dans un film au design intrigant.
Un peu plus sympathique que la moyenne des productions Walden Media (Le Monde de Narnia, Voyage au centre de la Terre), La Cité de l’ombre arrive à point nommé comme film où la crise (économique) serait expliquée aux enfants. Soit une cité souterraine au bord de la famine, de la pénurie d’électricité et où un système de loterie du travail aurait remplacé l’ANPE. Le meilleur ici, c’est l’esthétique inquiétante, quelque part entre Matrix (non pas le kung-fu virtuel mais les tunnels pouilleux du “monde réel”) et tricot, une atmosphère de fin du monde tranquille où l’on se raccroche aux chants religieux, aux promesses politiques d’un maire profiteur s’empiffrant l’air de rien sur les stocks (Bill Murray, qui cachetonne gentiment). Une fois le remède (biblique) envisagé, La Cité de l’ombre se simplifie en énigme du Journal de Mickey et prend les rails de l’attraction Disneyland inconséquente – où les héros ados font juste “ah” et “oh”. Résolution précipitée, contexte esquissé : le film a de vrais airs de montagnes russes où tout passe trop vite. Plutôt que de voir le bout du tunnel, on aurait aimé y rester un peu plus longtemps.