Un après la mort JLG, les deux institutions cinéphiles rendent hommage au maître. La Cinémathèque française partage des images inédites d’une prise de parole de Godard qui préfigure ses “Histoire(s) du cinéma”, tandis que la Cinémathèque suisse a mis en ligne une version restaurée de “Lettre à Freddy Buache”.
Un an après la mort de Jean-Luc Godard, la Cinémathèque française a eu la bonne idée d’exhumer des images inédites du cinéaste et de les partager sur sa plateforme de streaming Henri. Un bref texte les accompagne pour les contextualiser : “Après avoir proposé aux spectateurs une projection/comparaison d’extraits de 17 films (à chaque fois, les 5 premières minutes de leur deuxième bobine) intitulée par ses soins ‘Une histoire A/B du cinéma’, Jean-Luc Godard se fait historien du cinéma et médite en direct et en public ses futures Histoire(s) du cinéma, qui ne seront considérées comme achevées qu’en 1998.”
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Le directeur de la Cinémathèque, Frédéric Bonnaud précise que “cette conversation avec le public, filmée en 16 mm par Raymond Depardon, caméra à l’épaule, dure 80 minutes, soit 8 bobines, avec des coupures image pour recharger, mais une continuité sonore. À notre connaissance, elle n’a jamais été diffusée en entier et nous n’avons retrouvé la trace de ces images que tout récemment”.
La restauration de Lettre à Freddy Buache
La même journée, la Cinémathèque suisse a mis en ligne une splendide version restaurée de Lettre à Freddy Buache (1981). Un texte revient sur l’origine du film : “Installé dès 1977 à Rolle, le cinéaste est approché par la Ville de Lausanne pour réaliser un court film, à la fois touristique et commémoratif pour ses 500 ans.”
Dans un geste godardien par excellence, le cinéaste s’éloigne de la commande et la détourne. Au lieu du film touristique attendu, le maître de Rolle adresse une lettre au directeur de la Cinémathèque suisse, où il s’interroge sur les propriétés plastiques du cinéma propres à figurer cette ville, “entre l’eau et le ciel”, entre le bleu et le vert. Contesté par la municipalité, le film sera projeté dans la section “Un Certain regard” à Cannes et fera la Une du journal Le Monde.
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