Au centre de La Chambre des officiers, une béance, la plaie qui défigure Adrien, touché à la mâchoire par un éclat d’obus aux premiers jours de la Grande Guerre. Avec une chambre d’hôpital comme théâtre des opérations, Dupeyron organise en deux temps un conflit autour de la représentation. D’abord ne rien montrer, repousser la révélation, […]
Au centre de La Chambre des officiers, une béance, la plaie qui défigure Adrien, touché à la mâchoire par un éclat d’obus aux premiers jours de la Grande Guerre. Avec une chambre d’hôpital comme théâtre des opérations, Dupeyron organise en deux temps un conflit autour de la représentation. D’abord ne rien montrer, repousser la révélation, jouer avec l’attente du spectateur voyeur. C’est la partie la plus faible du film, où le cinéaste, esquivant le recours maladroit à la seule vision subjective du blessé, échoue néanmoins à assigner à sa caméra une place juste et ferme. Une fois le voile levé pudiquement sur la meurtrissure, et le piège de l’obscène déjoué, s’engage un lent processus de reconstruction. Si la greffe parvient progressivement à prendre, elle le doit essentiellement au jeu nuancé de ses comédiens et au gaze de la lumière de Tetsuo Nagata, à tâtons génératrice d’apaisement. Pas la boursouflure redoutée, donc, mais juste un objet ciné un peu lourd et encombrant, dont la trace a tôt fait de s’estomper.
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