Des fragments de talent pour un film touchant mais maladroit.
Hantée par un père brutal, une jeune femme revient sur les lieux de son enfance et séquestre son géniteur pour venger sa mère battue, exorciser son enfance maltraitée et tenter de comprendre. La Capture touche par son sujet, que l’on devine très près de l’os autobiographique pour Carole Laure. Dommage qu’elle n’ait pas trouvé la même inspiration que, par exemple, un Desplechin pour transmuter en art universel ses fêlures intimes (trop grande frontalité, naïveté quasi enfantine dans le récit d’un fantasme vengeur ou rédempteur). On semble jouer la montre avant d’arriver au nœud de l’histoire et, quand survient le kidnapping, le film n’avance plus. Les nappes musicales ne suffisent pas à donner le change, et Laurent Lucas en mauvais père est tout simplement impossible, tout d’un bloc de méchanceté caricaturale. Mais Catherine de Léan a du tempérament et Pascale Bussières est remarquable en femme déchue qui reconquiert petit à petit sa dignité et sa féminité. Il y a aussi de l’humour, de l’inspiration dans les scènes en forêt… Le talent de cinéaste de Carole Laure s’affirme par fragments, mais ne tient pas encore la durée d’un film.
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