Alors qu’il aurait fêté en décembre prochain son 104e anniversaire, l’acteur iconique de l’âge d’or hollywoodien Kirk Douglas est mort mercredi 5 février.
On avait fini par le croire immortel. Kirk Douglas, décédé mercredi 5 février à l’âge de 103 ans, était devenu un fossile vivant, un corps du passé en visite dans le futur, dont la présence était quasi surnaturelle. Il naît le 9 décembre 1916 dans un bled paumé de l’Etat de New York, du nom d’Amsterdam. L’année avant la venue au monde de Kirk, Chaplin produit de petits courts-métrages à plein régime, Griffith dévoile Naissance d’une Nation et Louis Feuillade, lui, son feuilleton Les Vampires. D’autres légendes sont nées un an avant lui (Orson Welles, Ingrid Bergman, Franck Sinatra), d’autres, un an après (Danielle Darrieux, Robert Mitchum).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une icône d’Hollywood
Acteur très populaire dans les années 1950 et 1960, il accompagne de son physique massif, de ses traits d’aigle et de sa fossette au menton l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Très mobile, il s’essaye à tous les genres avec brio, goûtant au passage à la direction des plus grands. Il s’illustre d’abord dans la romance avec Chaines conjugales de Joseph L. Mankiewicz (1949), puis dans le western avec La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks (1952), le drame avec Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (1952) et L’Arrangement d’Elia Kazan (1969), le film d’aventures avec Vingt Mille Lieues sous les mers de Richard Fleischer (1954), le biopic avec La Vie passionnée de Vincent Van Gogh de Vincente Minnelli et George Cukor (1956), le film de guerre avec Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick (1957) mais aussi le péplum avec Spartacus du même cinéaste (1960).
Bien qu’ayant tourné avec les réalisateurs les plus emblématiques de l’âge d’or des studios (en plus des noms déjà cités, on peut rajouter ceux de Billy Wilder, Raoul Walsh, Robert Aldrich, John Huston, Anthony Mann, Otto Preminger, Stanley Donen et King Vidor), celui qu’on appelait dans son enfance Izzy Demsky (d’origine juive et biélorusse, il est né Issur Danielovitch) est l’un des rares acteurs de cette époque à avoir réussi à accompagner le Nouvel Hollywood en apparaissant dans les films de Brian De Palma et surtout de Stanley Kubrick.
Très engagé politiquement, Kirk Douglas était un démocrate convaincu, ami des Kennedy puis de Bill Clinton. Malgré trois nominations, il n’a jamais reçu l’Oscar du meilleur acteur. Il laisse derrière lui une famille de cinéma – son fils Michael Douglas est le grand acteur qu’on connaît – mais deux de ses autres enfants, dont l’un est malheureusement mort d’une overdose, et un de ses petits-fils, ont travaillé ou travaille encore dans le cinéma. Si Kirk Douglas n’était pas la dernière légende vivante d’Hollywood – il s’agit d’une actrice moins connue née la même année que lui, Olivia de Havilland, sœur de Joan Fontaine -, c’est un immense symbole qu’Hollywood s’apprête à enterrer.
>> A lire aussi : Voici les 11 films à ne pas rater au cinéma en 2020
{"type":"Banniere-Basse"}