A 93 ans, l’acteur Kirk Douglas tient un blog qu’il alimente régulièrement. De quoi se régaler.
Plusieurs fois par semaine, on visite l’excellent blog d’Isabelle Regnier sur Lemonde.fr.Parce qu’on y trouve toujours des informations étonnantes sur la façon dont vit et se transforme le cinéma à l’ère de la culture numérique. Et ce jour de mi-juin, que découvre-t-on, sidéré ? Que Kirk Douglas tient un blog.
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Rappelons à l’usage des lecteurs qui, de toute leur vie, n’auraient jamais payé leurs bières qu’en euros, que Kirk Douglas est la dernière star hollywoodienne vivante de la grande époque des studios. Qu’il devient une vedette dans la seconde moitié des années 40 grace à Mankiewicz et Tourneur, une des plus grandes stars d’Hollywood dans les années 50 (Hawks,Wilder, Minnelli) puis réussit le prodige de survivre à l’effondrement du Hollywood classique et se maintient dans les années 60 et 70 en alternant nouveaux auteurs (Kubrick, De Palma) et films-catastrophe ou de SF.
Un blog pour raconter son quotidien de retraité…
Kirk Douglas a donc le génie de l’adaptation. Et cela vaut aussi pour la pratique du net. A 93 ans, il tient donc un blog sur MySpace.com, où il laisse très régulièrement des posts, entre dix et trente lignes.
Il y raconte son quotidien de retraité du quatrième âge encore alerte. Certaines anecdotes sont cocasses, comme celle de la jeune femme qui l’aborde dans une rue de L.A. pour lui demander un autographe. Et tandis qu’il s’exécute en signant de son nom, la personne précise, non sans grossièreté : “Vous pouvez ajouter la mention “père de Michael” ?”
Son fils Michael et sa belle-fille Catherine Zeta-Jones sont des personnages très réguliers de ce blog en direct de leur vie de famille, à travers l’oeil toujours un peu malicieux de l’aïeul.
Mais Kirk continue aussi à s’intéresser à son temps et commente la politique d’Obama (qu’il soutient), la politique étrangère, le conflit israélo-palestinien (sa vigilance sur les attaques antisémites se confond parfois avec un soutien sans nuance à la politique d’Israel). Il parle aussi de cinéma, par exemple de Démineurs qu’il adore et dont il avait prévu la victoire aux oscars.
…et ses souvenirs d’acteur
Mais que faisait Kirk à la dernière soirée des oscars ? Il n’était pas dans la salle. Il suivait la soirée sur un écran à la party organisée par Vanity Fair (c’est pas parce qu’on est nonagénaire qu’il faut arrêter de sortir).
Et à quoi il pensait lorsqu’on annonçait le meilleur acteur ? A une soirée des oscars cinquante-trois ans plus tôt. Il était donné favori pour le Van Gogh de Minnelli. Mais il n’était pas dans la salle. Il était en Allemagne pour le tournage des Sentiers de la gloire de Kubrick. Il regardait la soirée à la télé dans le lobby de l’hôtel, et autour de lui des photographes du monde entier attendaient de faire la photo de son sourire de victoire face au téléviseur. Mais cette année-là, c’est Yul Brynner qui a gagné. Et Kirk, face aux photographes, est remonté dans sa chambre en tâchant de faire bonne figure.
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