Le pénible chemin de croix d’une serveuse est sauvé par son actrice rayonnante.
La jeune Katie, serveuse dans une petite ville de l’Ouest américain, rêve de s’installer à San Francisco pour y devenir coiffeuse. Articulée entre un travail harassant, des passes occasionnelles et l’entretien de sa mère alcoolique, son existence est bouleversée pas l’arrivée d’un beau garçon fraîchement sorti de prison. Hélas, l’indéfectible optimisme de Katie ne la protègera pas de la violence qui ronge son environnement.
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Approché par le geste fragile mais convenu d’une caméra à l’épaule rivée aux visages, ce trajet cahoteux vers l’émancipation prend la forme d’un chemin de croix doloriste. Trahison, manipulation, abandon et viol, rien n’est épargné à la pauvre Katie, condamnée à subir les outrages les plus cruels sans avoir d’autre prise sur le récit qu’une résignation hagarde. Gratuité d’une architecture scénaristique destinée à provoquer la pitié, mais qui échoue à faire éclore la moindre émotion dans son désert sadique.
Le seul éclat du film réside dans les yeux de son actrice, billes pétillantes infusées d’une insondable mélancolie. Egalement à l’affiche du Ready Player One de Steven Spielberg en geekette intrépide, l’Anglaise Olivia Cooke, visage mutin aux rondeurs enfantines, corps miniature à l’énergie électrique, en magnétise naturellement chaque plan. A elle au moins, on n’a pas envie de dire au revoir.
Katie Says Goodbye de Wayne Roberts Avec Olivia Cooke, Christopher Abbott (E.-U., 2016, 1 h 28)
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