Leonardo DiCaprio et Kate Winslet enfin réunis dans Les Noces Rebelles de Sam Mendes, onze ans après Titanic.
Et Kate et Leo, comment ont-ils vieilli ? Plutôt bien. Dans Titanic, DiCaprio paraissait beaucoup plus jeune que Winslet malgré son année de plus. Blondinet, poupon, imberbe, il paraissait plus enfant que jeune amant. C’était parfait pour virevolter dans les coursives inondées du paquebot mais un peu léger pour faire un séducteur crédible. Depuis le naufrage triomphal de Titanic, Leo a grandi, gagné en épaisseur physique et cinégénique. On l’a vu prendre de l’assurance chez Woody Allen (Celebrity) ou Steven Spielberg (Arrête-moi si tu peux), mais c’est surtout avec Martin Scorsese que l’angelot va mûrir. En trois films (Gangs of New York, The Aviator, Les Infiltrés), le freluquet est devenu un homme. Dans Les Infiltrés, la métamorphose est étonnante : ses cheveux ont foncé et raccourci, son corps a pris du muscle, les traits de son visage se sont durcis. Lui qui avait commencé en jeune beau-fils de De Niro dans Blessures secrètes, le voilà son digne successeur chez Scorsese. Après Titanic, on n’aurait pas parié un dollar sur une telle évolution.
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Dans Les Noces…, il ne joue pas un gros dur scorsésien mais un Américain moyen, trentenaire, père de famille, cadre commercial. Pourtant, sa nouvelle corpulence, son visage légèrement marqué, son poids supérieur à l’écran sont essentiels pour jouer de façon crédible cet homme qui souffre en amour, qui commence à accumuler un peu de vécu et à prendre quelques gnons affectifs. Leo a beau avoir vieilli, mûri, il parait toujours un peu plus jeune que Kate Winslet. Elle, on l’aura un peu moins vue que son partenaire depuis Titanic. On retient Holy Smoke, un Jane Campion un peu raté, et surtout Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, où elle composait un couple très émouvant aux côtés de Jim Carrey.
Kate a plutôt embelli avec les années. Alors qu’elle traînait un côté ado mal dégrossie, elle s’est affinée et rayonne en pleine force de l’âge dans Les Noces rebelles. Si Leo a quelque peu déblondi, elle a reblondi. Bien qu’elle soit dans un rôle tragique, jouant une femme rongée par la frustration et la souffrance, elle est belle et sexy parce qu’elle se bat, refuse son sort, agit pour tenter de changer la courbe de son existence. D’une certaine façon, elle est aussi indépendante et décidée que Rose, mais à un stade différent de sa trajectoire amoureuse : si Rose choisissait l’homme de sa vie, April cherche comment durer avec l’homme de sa vie et cette quête vire au combat sans merci.
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Titanic et Les Noces rebelles forment un beau diptyque sur l’alchimie entre les deux comédiens, qui fonctionne aussi bien, quoique différemment, en mode ying je t’aime et en mode yang je te hais. Par contre, après Les Noces rebelles, difficile d’imaginer un troisième épisode aux aventures cinésentimentales de Kate et Leo.
Les Noces Rebelles de Sam Mendes, avec Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Kathy Bates (E.-U., G.-B., 2008, 2h05). En salle le 21 janvier.