Une fable népalaise très soignée visuellement et malgré tout assez anodine.
On est partagé. Ethnographiquement parlant, ou tout simplement sur le plan visuel, ce rare film népalais est une splendeur ; habitat, costumes, et visages d’une grâce extraordinaire, comme gravés dans le marbre immémorial des autochromes Lumière (procédé utilisé il y a cent ans pour les premiers reportages en couleur).
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Mais ce n’est pas un documentaire. Le cinéaste a bricolé une trame élémentaire impliquant deux chenapans de castes différentes et la poule qu’ils ont achetée. Fable anodine dont le contrepoint moins riant est l’intrusion dans le récit d’un conflit réel qui a fait rage au Népal pendant dix ans, opposant armée gouvernementale et guérilla communiste.
Le sujet semble traité à la légère, jusqu’à ce que l’on constate les cruels effets de cette guerre civile ; au moment le plus mouvementé et romanesque, lorsque les gamins s’enfuient à cheval à travers la montagne, ils sont confrontés à la mort violente. Mais le problème de ce passage comme d’autres segments de cette œuvre élémentaire est sa frustrante brièveté. Bref, un sens de la durée aléatoire, peu de constance dans la conduite du récit, et un goût assez prononcé pour le coq-à-l’âne. Le comble pour une histoire de poule.
Kalo Pothi – Un village au Népal de Min Bahadur Bham (Nép., Sui., All., Fr., 2015, 1h30)
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