Un mélo grimaçant et tape-à-l’œil par le surcoté David O. Russell.
En poussant à fond le curseur de la séduction pop, American Bluff avait réussi, partiellement, à nous faire oublier l’inanité crasse du cinéma de David O. Russell. Joy opère un brutal retour à la réalité, tant ce huitième long métrage de l’enfant chéri d’Hollywood, qui raconte la success-story d’une ménagère des late eighties (Jennifer Lawrence), condense en deux heures asphyxiantes tous les pires travers de sa filmographie.
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Question de mise en scène, d’abord : toujours aussi obsédé par le cinéma de Martin Scorsese, le copiste O. Russell agite sa caméra dans tous les sens et ne retient du maître italo-américain que ses pires effets de style, son baroquisme clinquant, son montage hypercut et sa direction artistique vintage, tournant ici à l’enluminure poussiéreuse.
Question d’écriture, ensuite : même quand il se confronte à la grande fresque mélo (un genre qui exige au moins un peu de croyance, de premier degré), l’auteur ne peut tempérer son petit rire sardonique, cette ironie grimaçante qu’il applique à chaque situation. Et qui n’est pas sans rappeler l’œuvre d’un autre grand surcoté du cinéma contemporain, Paolo Sorrentino.
Joy (E.-U. 2015, 2 h 04)
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