Un mélodrame de propagande nord-coréen suranné.
De la Corée du Nord, on connaissait le régime stalinien, le complexe nucléaire et les famines. Le cinéma moins, si bien que cette première exportation a valeur de document. Et d’avant-goût de l’expérience vécue par Guy Delisle dans son absurde BD Pyongyang. Dans le ton et l’esthétique, le film est en effet délicieusement suranné, évoquant un mélo taïwanais sixties aux couleurs fanées. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit surtout d’un film de propagande dans lequel une étudiante rebelle finit par se plier à l’autorité. Le dictateur Kim Jong-il, fan des Vendredi 13, aurait apporté ses conseils au scénario. Signe des temps ou non pour la Corée du Nord, le bourrage de crâne y joue presque profil bas et réaliste : il s’agit d’y réconcilier une ado (le pays ?) avec un père déceptif, terne et binoclard (Kim Jong-il ?), qui travaille pour le bien de tous, même s’il faut vingt ans et des morts pour s’en rendre compte. Une curiosité violente et terrifiante sous ses airs lisses, comme tout mélodrame.
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