Grosses burnes, petits chiens et remontées acides.
Ça va ? Oh, comme un Lindon.
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La fête de Solo, le Star Wars, ressemble à peu près à la scène de casino des Derniers Jedi, qui ressemble elle-même à un film de 1927, il y a donc de quoi perdre la notion du temps. Et évidemment, qui dit Star Wars…
J’en ai profité pour défoncer le buffet, abandonné pendant toute la durée du show par ces encravatés amateurs de gros pétards.
Sinon la conscience professionnelle se relâche : après avoir du rater la moitié du milieu du Salvadori pour écrire une chronique sur mon iPhone depuis les toilettes de la Quinzaine, je me suis vu revivre le même gag devant Under The Silver Lake, sauf que ce coup-ci, un peu soulé de ne voir que des débuts et des fins, et assis sans voisin susceptible de rouspéter pour la lumière du téléphone, je l’ai carrément fait devant le film, histoire de garder au moins un œil sur lui, et l’autre sur mon écran (en louchant un peu). Le texte est en ligne. Ça se voit pas tant, si ? Je sais pas, je louche.
Où sont les « vrais cannois » ?
Avant-hier, pas de film du soir : le défi, c’était plutôt de trouver un endroit où mater la finale de l’Europa League, avec une question très parisienne entendue toute la journée : où sont les « vrais cannois » ? Un match de foot, c’est l’occasion rêvée d’observer la faune locale dans son habitat naturel, non ? Y’avait pas un bistrot qui puait vaguement dans la rue qui relie la Libera au Petit Majestic ?
Peu amateur de safari, j’irai voir Marseille se faire griezmanner au milieu des grosses couilles de la villa Wild Bunch sur l’invitation surprenante de Vincent Maraval, qui a l’hospitalité d’accueillir dans son antre une presse malgré les très, très mauvais retours sur le Eva Husson.
Allez venez à la villa wild bunch
— VINCENT MARAVAL 🇲🇨 (@MARAVALV) May 16, 2018
Soirée logiquement burnée puisqu’on sort de Burning, de Lee Chang-dong, et on ne m’enlèvera pas de l’esprit que c’est un clin d’œil de Frémaux de l’avoir programmé 1) ce jour-là et 2) une heure plus tôt que d’habitude pour qu’on sorte pile au moment du coup d’envoi.
Ça part en vrille.
Clair. Nous, par exemple, à la Villa Wild Bunch, on a fini les Magnum vanille #ultras #enragés
— Aurélien Ferenczi (@aurelferenczi) May 17, 2018
Avant que ça dégénère, j’embarque l’équipe de Télérama pour un raté à la villa Schweppes (« ah, ça ouvre dans une heure ? ») suivi d’un triomphe à la fête de la Semaine, où l’on déboule avec un ratio fêtards-cartons de huit pour zéro (osé).
« Je crois que vous avez les bases »
Basile me défie de resquiller par la plage d’à côté, technique assez connue (on saute la rambarde pas trop surveillée d’une plage voisine n’accueillant pas de fête, puis on longe par le sable en évitant le regard des éventuels vigiles) exécutée une fois il y a cinq ans. Difficulté supplémentaire cette année car il y a deux plages à traverser en douce : les deux spots jouxtant la fête de la Semaine sont occupés par une autre teuf.
Cinq minutes plus tard passées à slalomer dans le noir au milieu du décor vide de la soirée Star Wars de la veille sans trébucher sur un wookie en gueule de bois, je lui envoie cette photo.
Je tape sur l’épaule de chef Jean-Marc qui m’ignore royalement, mais je comprends vite pourquoi : il est en train de taper la discuter avec Chloë Sevigny. Sinon ça l’intéresserait pas, une casquette ?
Une fois que tout le monde est rentré, évidemment, tout le monde ressort : on rentre pas pour faire la fête, on rentre pour se prouver qu’on en est capable. Tiens, d’ailleurs : une heure s’est écoulée, je vais voir si j’arrive à rentrer à la villa Schweppes comme ça.
J’arrive pile à l’heure pour Orelsan, qui est gentiment venu défendre son album dans l’endroit qui contredit le plus quotidiennement son titre (ici, la fête n’est pas finie). Le rappeur caennais régale le public cannois gratifié en fin de set d’un « je crois que vous avez les bases » m’autorisant à filer saluer le Vertigo, avant de peut-être me coucher.
“As-tu des retours ?”
Le lendemain, journée très chargée dont j’arrive miraculeusement à sortir par le haut et même à voir un film en entier (Dogman, j’avais des bons retours et j’adore les chiens). Le soir, c’est la clôture de la Quinzaine, kermesse incontournable où résonne la même playlist easy-listening depuis quinze ans, avec juste un peu de Kendrick Lamar en plus cette année. On joue à deviner le morceau d’après : je mise cinq Jackson, Jacques Braunstein relance d’un Bowie et Toma Clarac se couche, ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes.
Bêtement, on tente tardivement la teuf la plus courue, celle d’Un couteau dans le cœur, et pour nous ça se passe comme ça.
D’après ce qu’on me raconte, K-Stew serait là-haut en train de couvrir d’éloges Yann Gonzalez, ce qui est super sympa pour qu’on puisse jouer aux pronostics avec un peu de biscuit.
Je repars en Quinzaine tester si effectivement toute sortie était définitive, ce que Cat’ Giraud me promet d’infirmer à condition que j’arrive en trois minutes. Je sprinte tellement que je double une voiture en regardant le conducteur dans les yeux façon Marty McFly.
De retour à la plage, je tombe sur un Yal explosé par quinze jours de quotidien Technikart, que je traîne en villa Schweppes où ce guincheur de génie contourne la queue au bar en se concoctant de table en table une espèce de gin-fizz-vodka-tonic-verveine-crème-fraiche-salive à partir d’une dizaine de verres qui trainaient attrapés à la volée.
De quoi croire à une remontée en flèche en fin de festival. Enfin, pour l’instant en termes de remontée…
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