L’auteure de « Paris à tout prix » réalise un deuxième film sans inspiration.
La jolie brune Juliette (Reem Kherici, ex-membre de la « Bande à Fifi », révélée par Canal plus) a fondé avec sa copine Clarisse (Sylvie Testud) une entreprise qui organise des mariages (« Wedding planning »). Un soir, dans un bal costumé, Juliette drague Mathias (Nicolas Duvauchelle) et se le tape dans une calèche. Elle lui laisse sa carte de visite. Mais le lendemain, lorsque la copine de Mathias, la blonde Alexia (Julia Piaton, fille de Charlotte de Turkheim), tombe par hasard sur la carte, le jeune homme, pris de court, prétend qu’il voulait lui faire une surprise : il désire se marier avec elle. Alexia est folle de joie, mais Mathias va désormais devoir organiser un mariage qu’il ne souhaitait pas avec sa petite amie et sa maîtresse d’un soir…
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Sur ce canevas de théâtre de boulevard très convenu (un homme pris entre deux femmes) et dont on devine évidemment le dénouement, Reem Kherici, déjà auteur de Paris à tout prix, tente de tisser un récit un peu original sur fond de paysages du sud de la France ensoleillés.
Dire qu’elle y parvient serait mentir : les gags sont cousus de fil blanc, téléphonés et laborieux (comme celui de la collection de grands crus du père d’Alexia…), les vannes volent bas, on s’envoie des piques à double sens en douce, si possible bien vulgaires.
Les acteurs sont pleins d’énergie. Les deux femmes ne manquent pas d’abattage, seul Nicolas Duvauchelle, dans un rôle comique qui ne lui est pas habituel, ne semble pas toujours très à l’aise avec son corps, lui d’habitude si physique. Dans des petits rôles, on aperçoit quelques amis de la réalisatrice, comme Stéphane Rousseau ou Philippe Lacheau (Baby sitting 1 et 2 et alibi.com), venus faire un petit clin d’œil.
Renversement des rôles
Le seul intérêt du film réside peut-être dans le renversement des fonctions traditionnellement accordées à chaque sexe dans la comédie mainstream : les femmes sont ici plus aventureuses, décidées et et volontaires que les types, qui sont toujours à la traîne, un peu mous, même quand ils sont censés être fous de passion.
Mais la mise en scène, à rebours, reste très sage, maladroite, plan-plan et le film, au final, avec son accumulation de chutes vraiment peu intéressantes (à chaque fois qu’on voit un prêtre, on sait qu’il va mal finir, et toute apparition d’un robinet ou d’une rivière se solde par un éclaboussement ou un plongeon direct), n’est pas drôle, ni novateur, ni rien du tout.
Le bêtisier du générique de fin – procédé qu’on croyait abandonné depuis au moins dix ans – se retourne contre lui-même : il est plus drôle que le film.
Jour J de Reem Kherici, avec elle-même, Nicolas Duvauchelle, Julia Piaton
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