Chromo mi-charmante, mi-cucul des troubles de la sexualité adolescente en Islande.
Si la porosité actuelle entre la télévision et le cinéma a eu tendance à rendre caduc le reproche qu’on pouvait faire à un film de ressembler à un téléfilm ou à une série, on aurait encore tendance aujourd’hui à blâmer un film parce qu’il emprunte tout au vidéoclip.
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Pourtant, c’est la principale qualité de Jitters que de ressembler à une extended version d’un clip d’une chanson de rock FM. Il en prend l’esthétique (image léchée, jeunes gens affriolants tout droit sortis d’une pub pour gel coiffant) et les clichés narratifs (les fêtes qui se succèdent avec alcool qui coule à flots, les roulages de pelles, les couples qui se forment et se défont).
Gabríel, ado islandais, rencontre Markus, un compatriote du même âge, lors d’un voyage linguistique en Angleterre. Après une soirée arrosée comme les Islandais en ont le secret, Gabríel et Markus se rapprochent et s’embrassent.
De retour en Islande, pendant les vacances d’été, Gabríel va s’interroger sur sa sexualité au milieu de son cercle d’amis qui tous souffrent de leurs petits problèmes d’ados.
Teen movie assez modeste, Jitters décline pourtant les figures imposées avec une certaine grâce. Si le charme opère, c’est que le film n’essaie pas d’aller plus loin que ce qu’il montre. Pas un cliché ne nous est épargné, même utilisé avec une certaine justesse dont le seul but est de faire joli.
La petite chanson qu’il illustre est sans prétention, mais aussi sans ambition, choisissant la chronique adolescente, terreau fertile pour les chroniques douces-amères, pour être sûr d’éviter les fausses notes.
Le film confirme que si l’Islande n’est pas vraiment une terre de cinéma, elle sait nous proposer régulièrement des refrains pop assez entêtants.
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