Du 8 au 25 novembre, la Cinémathèque projettera douze longs métrages de l’un des génies comiques américains, Jerry Lewis, aka “Le Zinzin d’Hollywood”.
Du premier film réalisé par Jerry Lewis, Le Dingue du Palace (1960), à son dernier, T’es fou Jerry (1982), le cycle organisé par la Cinémathèque fera le tour de l’une des filmographies les plus inventives du cinéma comique. D’abord connu pour son duo formé avec Dean Martin, Jerry Lewis se lance dans une carrière en solo et passe derrière la caméra en 1960 avec Le Dingue du palace. D’une grande virtuosité, l’œuvre de Lewis renouvelle le burlesque et l’engage dans un cinéma quasi expérimental, qui n’hésite pas à contrevenir à la linéarité des récits et abattre le quatrième mur.
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Le rire jusqu’au malaise
Comme le note Damien Bertrand dans sa présentation du cycle, les films de Lewis “saisi[ssent] sur le vif une Amérique en perte de repères”. L’humour farcesque du pitre d’Hollywood débouche en réalité sur une vision pessimiste, qui n’a de cesse de mettre en scène la difficulté de l’homme à être au monde: “À compter de Jerry souffre-douleur, les films de Jerry Lewis portent en étendard tout ce que les spectateurs ne viennent pas y chercher : l’expression du cinéaste à la première personne du singulier, des ressorts burlesques dilatés jusqu’au malaise, un pessimisme foncier.”
Cet humour grinçant conduit à la désaffection progressive du public, si bien que le cinéaste est très largement déconsidéré aux États-Unis. En France, la critique apporte un soutien considérable au cinéaste, que ce soit dans les colonnes des Cahiers du Cinéma ou de Positif, tandis que Godard lui rend explicitement hommage dans Soigne ta droite. La rétrospective de la Cinémathèque s’inscrit pleinement dans cet héritage cinéphile. Pour prendre pleinement mesure du talent de Lewis, la Cinémathèque accompagnera les projections de plusieurs dialogues avec les critiques Damien Bertrand, Mathieu Macheret et Pascale Bodet.
Le détail de la programmation est à retrouver sur le site de La Cinémathèque française.
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