NICO ICON > Travail de deuil, où comment Garrel transpose de manière solaire la douleur de la mort de Nico, qui fut la compagne des années de dope. Poursuivant sans cesse, ad vitam æternam, son autobiographie diffractée de film en film, depuis qu’il a accédé au cinéma narratif, Philippe Garrel s’attache à exprimer, en la […]
NICO ICON > Travail de deuil, où comment Garrel transpose de manière solaire la douleur de la mort de Nico, qui fut la compagne des années de dope. Poursuivant sans cesse, ad vitam æternam, son autobiographie diffractée de film en film, depuis qu’il a accédé au cinéma narratif, Philippe Garrel s’attache à exprimer, en la transcendant, la tragédie que fut pour lui la disparition de la chanteuse Nico, sa compagne : « La raison réelle du film, dit-il, c’est la mort de Nico, qui s’est produite juste avant le tournage des Baisers de secours. » D’où le titre, manière poétique de dire : je n’entends plus la voix envoûtante (ni l’harmonium) de Nico. Un manque, une blessure que Garrel n’a cessé de ressasser, de transposer dans ses œuvres les plus récentes. Ce film est peut-être celui qui marque l’apogée de son style, seul cinéaste à réussir complètement ce à quoi tous ses collègues post-Nouvelle Vague (Doillon, Téchiné, Assayas) aspirent sans jamais y parvenir : un cinéma complètement psychologique, mais dénué de toute afféterie. Un cinéma à l’os et charnel à la fois. Suite de chassés-croisés entre deux couples,(essentiellement) tournée dans des intérieurs sans caractère, le film ne s’autorise aucune échappée hors les murs sauf une parenthèse documentaire sur la tombe de Nico à Berlin. Et pourtant, ces huis clos ne sont pas étouffants. Car ce n’est pas un film mental, mais littéraire dans le meilleur sens du terme, où il n’y a pas de solution de continuité entre la vie intérieure et matérielle. Simple, ordinaire et génial.
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