Le scénariste, metteur en scène et écrivain s’est éteint dans son sommeil lundi 8 février à 89 ans.
En presque 60 ans d’activité, Jean-Claude Carrière s’est affirmé comme l’un des plus grands scénaristes de l’histoire du cinéma français. Il est mort hier lundi 8 février dans son sommeil, de sa « belle mort ». On retiendra de lui qu’il maîtrisait l’art de l’équilibre et de la polyvalence. Il savait jouer des deux mains, l’une tendue vers le public et l’autre vers la critique, et sauter à pieds joints du théâtre au cinéma en passant par la littérature.
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Après avoir débuté au cinéma aux côtés de Jacques Tati et Pierre Etaix, il devient le compagnon de route de Luis Buñuel pour dix-neuf années et six films, parmi les plus beaux du cinéaste espagnol : Le Journal d’une femme de chambre (1964), Belle de jour (1967), La Voie lactée (1969), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972, pour lequel Carrière est nommé aux Oscars), Le Fantôme de la liberté (1974) et Cet obscur objet de désir (1977).
60 ans de carrière
La suite de son parcours alterne entre collaborations avec des cinéastes français (Louis Malle, Jacques Deray, Jean-Paul Rappeneau et même Jean-Luc Godard) et réalisateurs internationaux (Milos Forman, Volker Schlöndorff, avec à la clé une palme d’or pour Le Tambour en 1979, Andrzej Wajda et même Nagisa Ōshima). Son seul César, il l’obtenait pour Le Retour de Martin Guerre de Daniel Vigne en 1983.
La fin de carrière de ce maître de l’adaptation ne manque pas non plus de panache. Jonathan Glazer vient le chercher pour coécrire le sublime Birth (2004), et il contribue au scénario d’une nouvelle palme d’or cannoise, Le Ruban blanc (2009). Il devient enfin le compagnon de route de Philippe Garrel et signe le scénario de ces trois derniers films L’Ombre des femmes (2015), L’Amant d’un jour (2017) et et Le Sel des larmes (2020).
Nous revenons sur l’immense carrière de l’auteur dans notre article Décès de Jean-Claude Carrière, immense scénariste aux mille et un récits.
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