Thriller vaseux réalisé sans inspiration par une vieille gloire du cinéma allemand.
Tandis qu’un versant du cinéma allemand s’échine à produire des œuvres à forte identité, d’autres films, comme Je suis l’autre, s’enfoncent dans un mimétisme primaire. Le regard tourné vers l’Amérique, ils ressassent avec envie les grands succès hollywoodiens. Tant et si bien que la tentation devient grande d’en recycler les meilleures recettes en langue germanique. Au menu ici : Hitchcock et Lynch pour la fascination amoureuse et le double féminin, Sirk et Minnelli pour le mélodrame. Sacrés morceaux, mais mal arrangés. D’abord, erreur de casting, les acteurs allient à un jeu souvent confus un physique peu avantageux. Ensuite, les situations se rapprochent davantage du manuel “La Schizophrénie expliquée aux enfants” (titre et dialogues démonstratifs, scènes de sexe édulcorées) que du thriller pour adultes. Après la scène censée figurer le trauma originel (je surprends papa enfourchant une inconnue dans la cave, dans ma précipitation je fais tomber une caisse de bouteilles sur ses jambes qui le paralyse à vie), on est à deux doigts d’aller faire un scandale en cuisine.