Rendez-vous dans un grand magasin de la culture avec Eric Judor, pas loin de la place des Ternes à Paris. L’autre moitié d’Eric et Ramzy est en pleine forme. Platane, la nouvelle série qu’il vient d’écrire et dont il tient le premier rôle, sera diffusée le 5 septembre sur Canal+. Eric Judor joue Eric Judor, […]
Rendez-vous dans un grand magasin de la culture avec Eric Judor, pas loin de la place des Ternes à Paris. L’autre moitié d’Eric et Ramzy est en pleine forme. Platane, la nouvelle série qu’il vient d’écrire et dont il tient le premier rôle, sera diffusée le 5 septembre sur Canal+. Eric Judor joue Eric Judor, qui se prend un platane donc, et se retrouve, après un an de coma, plein de bons sentiments, d’amour de la vie – et se met notamment au gospel.
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Eric trace jusqu’audit rayon en faisant des vannes. « Prends ce que tu veux, c’est sur le compte de Canal. Tu veux un plasma ? Prends, c’est cadeau. » Arrivé sur place, il fait son coming out. « J’en ai fait du gospel, j’étais adulte déjà, hein, j’étais inscrit à une chorale à Montigny-le-Bretonneux, dans le 78. Il n’y avait pas énormément d’Afro-Américains dans ma chorale, plus des gens des Yvelines en fait. Mais super chorale, je chantais Oh Happy Day, j’étais soliste, même. Mais à un moment donné, pour que je progresse, on m’a présenté un mec qui venait de Strasbourg, et le type s’est mis à chanter devant moi et il m’a humilié. Et là j’ai dit, c’est ça le gospel, c’est ça l’ambiance ? Et je me suis barré. »
« La musique, c’est un bon truc pour rigoler »
Voilà pour le gospel, on file au rayon Brésil pour essayer de trouver un disque de samba, et plus précisément de l’école Mangueira : « C’est le nouveau truc dans lequel je vais me mettre à fond. Les mecs dansent n’importe comment mais le plus vite possible, et du coup il y a une sorte de fumée qui les entoure. » Il attrape un disque, il se marre tout seul.
« La musique, c’est un bon truc pour rigoler. Dans la culture hip-hop, dans la culture r’n’b, il y a des trucs clairement drôles, ça peut même être très gênant parfois. Par exemple il faut voir comment nous, les Antillais, on a récupéré l’imagerie r’n’b dans les clips de zouk : les chaînes, les grosses voitures. Dans Platane par exemple, on a vachement utilisé les ressorts comiques de la musique. »
On lui demande ce qu’il écoute quand ça n’est pas pour rire. Il allume son baladeur MP3 : « John Legend, Kanye, Busta Rhymes, tiens Metronomy, j’aime bien aussi, ça fait très branchouille, y a deux morceaux que j’aime bien, The Bay et The Look, le reste ça m’a soûlé… Sinon Mary J. Blige, Marvin Gaye. Et puis j’ai les trucs pour les enfants aussi, regarde : Hannah Montana, les Jonas Brothers. Y a un morceau d’un des frères que j’adore, Nick Jonas, mais je ne me souviens plus du titre. »
Détour par le rayon chanson française, blagues en cascade, sur les cheveux de Nino Ferrer « qui a l’air d’être à une fausse garden party ». Il soulève un disque de Bénabar. « Le mec était auteur pour H, tu savais ça ? » Un morceau retentit, de la soul classe et surpuissante. Il court vers un vendeur. « C’est quoi ça ? » « Bobby Womack. » Eric Judor fonce attraper le disque en compagnie de Lucien, le vendeur, qu’il checke au passage. « C’est bon ça, Bobby Womack, j’avais pas reconnu, allez je le prends, je vais payer, faut que j’y aille. » Direction les caisses, attention au platane sur le chemin du retour.
Pierre Siankowski
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