Une courte mais précieuse comédie musicale mods qui chavire au rythme de la northern soul.
Mods, Cap Nord et maintenant Je sens le beat qui monte en moi : un mouvement collectif enfièvre le cinéma français par la bande depuis quelques années.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De ce mouvement, un peu secret mais pas moins excitant, on a identifié l’origine (la défunte revue La Lettre du cinéma) et quelques signes distinctifs : le raffinement de style (qu’importe l’économie), le culte presque religieux voué aux Mods et à leur bande-son (la nothern soul), l’héritage Nouvelle Vague et surtout cette idée en partage selon laquelle cinéma, musique et danse vibrent d’une même pulsation.
Dernier-né de cette école, Yann Le Quellec, par ailleurs dessinateur de bande dessinée, en condense la formule la plus limpide – à défaut d’être la plus gracieuse – dans Je sens le beat qui monte en moi, son premier court métrage hyperséduisant, drôle et agité.
On y découvre une mystérieuse trentenaire (la démente chorégraphe Rosalba Torres Guerrero), contaminée par ce qui ressemble à un virus de la danse, chez qui la moindre note de musique provoque d’irrépressibles convulsions.
Une calamité pour sa vie sociale, mais dont elle perçoit une issue heureuse après sa rencontre avec un Mods (Serge Bozon, évidemment), a priori affligé du même syndrome.
Sur l’air d’une comédie amoureuse balancée en danses chamaniques, le film tire son concept jusqu’au gag (bien aidé par la furia keatonnienne de Bozon), jouant aussi sur le possible érotique de ces corps soumis à de brusques syncopes dans une belle étreinte finale rythmée par, devinez quoi, un capiteux râle de nothern soul. “Time and time again…”
{"type":"Banniere-Basse"}