Un quadra sexiste se réveille dans un Paris où le sexe fort est féminin. Une comédie en ligne sur Netflix.
En plein questionnement sur le harcèlement et la place des femmes dans la société, le premier film d’Eléonore Pourriat, dont on imagine qu’il a été conçu avant l’affaire Weinstein, arrive sur nos écrans (via Netflix) avec un à-propos armé de fraîcheur. Le rôle principal est tenu par Vincent Elbaz, un acteur qu’on aime bien, faux nigaud ici parfait dans les habits d’un macho qui se rêve Casanova, mais se prend des murs.
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Justement : à la suite d’un “choc”, il se réveille dans un monde dirigé par les femmes (les “viriles” Marie-Sophie Ferdane et Blanche Gardin). Je ne suis pas un homme facile exploite ce principe d’inversion dont il épuise habilement les possibilités. Si certaines comédies reposant sur l’échange d’attributs sexuels (travestissement, etc.) sont parfois une voie détournée pour reproduire des stéréotypes, il en va ici différemment dans la permutation des signes de pouvoir et des diktats de beauté : épilation et fringues moulantes pour les mecs, discours hétéro-beauf, chemise ouverte et grosse voiture pour les meufs.
Parfois ça marche, d’autres fois les gags tombent à plat… Mais le film réussit à déstabiliser le regard, car lorsqu’on revient, par une agile pirouette de scénario, dans le monde “normal”, en pleine manif féministe, c’est lui qui nous semble être de la science-fiction.
Je ne suis pas un homme facile d’Eléonore Pourriat Avec Vincent Elbaz (Fr., 2018, 1 h 38)
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