Tragédie burlesque et phallocentrée qui prend le taureau par les couilles, histoire de ravir les amateurs de breloques lourdes et voyantes.“Ramone, ramone”. Voilà un film dont le titre subtil, prononcé à l’espagnole, fleure bon l’invitation au voyage. Pour ceux qui n’auraient pas saisi la subtilité, tout s’éclaire dès la première séquence. La caméra balaie la […]
Tragédie burlesque et phallocentrée qui prend le taureau par les couilles, histoire de ravir les amateurs de breloques lourdes et voyantes.
« Ramone, ramone ». Voilà un film dont le titre subtil, prononcé à l’espagnole, fleure bon l’invitation au voyage. Pour ceux qui n’auraient pas saisi la subtilité, tout s’éclaire dès la première séquence. La caméra balaie la silhouette géante d’un taureau en carton-pâte et s’attarde ostensiblement sur ses couilles. Au terme d’un travelling-panoramique qui nous promène au milieu de la plaine andalouse, un gaillard splendide apparaît, en sueur, marcel et short moulant. Il s’entraîne à toréer. Quelques gros plans et nous voilà nez à nez avec son short serré, où se dessine toute la perfection de sa glorieuse anatomie… Quel morceau ! Si votre religion proscrit la grosse charcuterie, allez voir ailleurs ; les chaudasses affamées, elles, piaffent la gueule ouverte. Subtile entrée en matière pour une comédie raffinée : une riche bourgeoise va manipuler le superbe étalon pour semer la zizanie entre
son fils et sa petite amie, une déshonorante fille de gueux (Penélope Cruz qui passe la serpillière). Une mère possessive, un amour contrarié, un taureau prédateur, bientôt la monstrueuse saillie ? Le film repose sur cet unique suspense, dans ce short bleu d’où le malheur va jaillir : quand verrons-nous le sublime morcif ? Quand verrons-nous de la bête l’effrayant visage ? La farce « trou-culente » vire tragédie grecque et s’achève sur une bataille de gigots, dans un bain de s… Silence, plus un mot. Porté aux nues
par une critique en transe au début des années 90, « Ramone, ramone » consacre la mode des espagnolades voyantes, et surtout l’avènement de l’homme-objet qui n’a plus pour totem que son unique phallus.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}