La crise de la cinquantaine traitée par le spectre de la jalousie dans une comédie douceâtre et peu inspirée.
Bouffée de chaleur dans les salles françaises : quelques mois après le demi-million d’entrées d’Aurore (qui voyait le personnage d’Agnès Jaoui aborder avec amertume les affres de la cinquantaine), le cinéma national s’entiche manifestement de femmes middle-age au point d’en faire un de ses nouveaux sujets favoris – et même un genre à part entière.
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On se réjouira bien sûr du terrain qu’un tel engouement chipe à la dictature jeuniste, mais méfions-nous tout de même des films que tout cela augure, et/ou du discours neuneu qui les accompagne (“rayonnante et lumineuse dans ce portrait de femme libre”, ce genre de trucs). Notamment devant ce ménopause-movie en chute libre où Nathalie, prof de français, voit sa rancœur contaminer façon cancer tous les organes de sa vie, famille, amis, amour, travail, toujours à partir d’un même virus : une belle jeune femme dont elle ne supporte pas l’épanouissement.
Dans une lumière de shortcom M6, le film déroule un ordinaire de comédie douce-amère à arrière-goût bourgeois sans grande inspiration, mais gêne surtout aux entournures par un esprit assez mauvais : comme s’il voulait se payer son héroïne, voyant dans son refus acharné de sacrifier sa féminité une sorte de lubie de pimbêche. En fait, Nathalie est presque attachante contre le film, qui s’évertue avec un zèle suspect à lui interdire le péché de jalousie – certes sa violence, mais aussi sa source de vie, peut-être même un peu son érotisme. Et ils appellent ça une femme libre ?
Jalouse de David et Stéphane Foenkinos (Fr., 2017, 1 h 42)
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