J’aimerais pas crever un dimanche vient s’ajouter au cortège des films français millénaristes. Cortège est le mot exact : si le sadomasochisme inspire tant nos cinéastes “fin de siècle”, c’est que tout comme les processionnaires flagellants du Septième sceau, ces obsédés du calendrier nous enseignent que la vie est abominable, que nous sommes horribles et […]
J’aimerais pas crever un dimanche vient s’ajouter au cortège des films français millénaristes. Cortège est le mot exact : si le sadomasochisme inspire tant nos cinéastes « fin de siècle », c’est que tout comme les processionnaires flagellants du Septième sceau, ces obsédés du calendrier nous enseignent que la vie est abominable, que nous sommes horribles et qu’il faut faire pénitence avant qu’il ne soit trop tard. C’est cela, être un cinéaste dans le vent. Le héros de ce film, Ben, est un interne chargé de réceptionner les cadavres. Charmé par celui de Teresa, il cède à ses penchants nécrophiles et du même coup la rend à la vie. Elle s’attache à lui et il l’entraîne dans ses pérégrinations nocturnes, érotiques et philosophiques. Car si les personnages de ce film sont de tristes érotomanes, ils sont aussi de terribles pense-creux, égrenant au fil de leurs orgies des sentences définitives sur, entre autres, « l’impossibilité d’aimer aux temps du sida ». Où est le bien, où est le mal ? Ben est-il bon ou mauvais ? On ne sait pas. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas un bon film.