Pour sa deuxième semaine, notre photographe night-clubber et diplomate s’essaie au journalisme franc du collier. Eric Mulet a de l’avenir et un passif à Cannes.
Qu’est-ce qu’on se marre ici, on se fait plein de nouveaux amis. Enfin, pas tout le monde, mais bon, si on va en colo et qu’on peut pas déconner, autant rester à la maison. Mon papier de la semaine dernière ayant fait grincer les dents (assez longues d’ailleurs) de quelques faux-culs, j’ai pris la décision en accord avec moi-même d’arrêter le journalisme qu’on écrit dans les journaux. Pas que j’aie peur de quelconques représailles, mais je ne peux m’empêcher de dire ce que je pense et c’est pas toujours très bien vu dans notre beau pays. Bref, tout cela ne m’empêchera pas de dire tout le bien que je pense du monsieur qui ne veut pas que je dise du mal du monsieur de la télé parce que c’est pas bien de dire du mal du monsieur de la télé et alors il est en colère. S’il savait lire entre les lignes et avait un peu d’humour, il n’aurait rien dit, mais il a cafté à mon chef, et ça, c’est pas joli-joli. Revenons à Cannes, ça va me calmer. Les fêtes s’enchaînent à une cadence infernale, elles n’ont du coup plus grand intérêt. Tout le monde a le cul serré et le foie également. Heureusement, la télévision est là pour nous faire rêver. Le Journal de la nuit est insupportable de vulgarité (je m’y connais en vulgarité) et Mlle Agnès est insupportable tout court : elle a dit que la fête à l’hôtel Windsor était chiante (normal, il n’y avait pas de stars, c’était une fête avec que des Noirs) et je n’aime pas qu’on dise du mal de mon hôtel. Est-ce que moi je dis du mal de l’hôtel de M. Martinez ? Et pourtant, la fête du bar de l’hôtel de M. Martinez, avec le pastis à 50 boules, je peux vous dire que c’était très chiant. Revenons à la vraie vie avec le videur du Cat Power (non, non, c’est pas une blague cette fois), qui m’a reconduit à la sortie sans que mes pieds touchent terre, avec extrêmement de tact. Je ne t’en veux pas, vieux, tu es quand même beaucoup plus costaud. L’assistant de ma cons’ur Françoise Huguier a eu beaucoup moins de chance : il s’est fait démolir la gueule par des vigiles du Festival sans raison apparente. Comme quoi l’injustice persiste et signe. La soirée de Dominique Cabrera nous aura permis tout au long de la nuit d’écouter une excellente chanteuse de raï et de nous calmer un peu. La soirée MTV au Palm-Beach rivalisait de classe avec le Macumba-Night de Vénissieux, ne manquait que le concours de T-shirts mouillés. Je finirai la chronique mondaine avec la soirée au Château Piper en l’honneur de Kim Basinger. On n’a pas vu Kim, mais on n’a pas raté Tim Burton ni la pistoche, bains et plongeons au milieu des pingouins. Michel Cerdan du Monde est tombé dedans tout habillé : l’eau était bonne, mais Maurice, s’il te plaît, prévoie des serviettes pour l’année prochaine. Pour terminer : mon « j’aime, j’aime pas » cannois.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
J’aime pas Le Cinquième éléphant de Luc Besson. Le service d’ordre genre CIA. Ophélie Winter saluant la foule du haut de son balcon. Les pizzerias à 200 f. Les 200 f en moins dans ma poche. Les fachos locaux et il y en a plein. Le Planet McDonald. L’arrogance des Américains en général. L’arrogance des généraux américains (gag). La soirée de la télévision qui sentait le poisson. Les blondasses en tout genre.
J’aime Le Blue Bar de 5 à 7. Chez Marc à La Voile au Vent. Mon scooter. Les gens de la Cinémathèque. Le Football-club de Barcelone. La photo quotidienne de Derek Hudson dans Le Monde. Un Perrier le matin. Le film des sans-papiers. Tim Burton toujours accessible. La soirée Ferrara. Mes camarades de travail. Le Bar des Halles au marché Forville. Un très joli feu d’artifice.
{"type":"Banniere-Basse"}