Le Transsibérien ? Un drôle d’endroit pour une rencontre… On accompagnait l’actrice et une petite délégation en route pour présenter des films français à Novosibirsk et Krasnoïarsk. Pour rallier ces villes de la Sibérie sud-centrale, il a fallu prendre le train mythique : treize heures de trajet, une traversée de la taïga à petite vitesse […]
Le Transsibérien ? Un drôle d’endroit pour une rencontre… On accompagnait l’actrice et une petite délégation en route pour présenter des films français à Novosibirsk et Krasnoïarsk.
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Pour rallier ces villes de la Sibérie sud-centrale, il a fallu prendre le train mythique : treize heures de trajet, une traversée de la taïga à petite vitesse pendant laquelle on a le temps de boire un peu et de parler beaucoup – ou le contraire.
Alors que les contrôleuses russes s’endorment, nous prenons possession de la voiture-restaurant, avec ses rideaux à fanfreluches et son serveur sans doute inchangés depuis Staline. “Vous allez me goûter ça !”, lance une Carole Bouquet gourmande et généreuse en débouchant quelques flacons de sa production.
Comme Francis Ford Coppola, celle qui fut chez Buñuel “l’obscur objet du désir” partage son temps entre cinéma et viticulture (logique, vu son patronyme). Elle fabrique du passito, vin moelleux de l’île de Pantelleria (entre la Sicile et la Tunisie).
Superbement baptisé Sangue d’oro, le divin nectar présente en effet une robe sang et or, un nez de fleur d’oranger, une bouche entre la figue et l’abricot confit, de quoi affronter sereinement les longueurs et langueurs de la traversée sibérienne.
“Une fois les grains vendangés, il faut les laisser reposer au soleil jusqu’en hiver”, nous explique pas peu fière la star-vigneronne que je décide de renommer sur le champ la reine Margaux.
Côté scène et plateaux, Carole Bouquet va exporter son spectacle de lecture d’Antonin Artaud (Lettres à Génica) en Angleterre, aux Etats-Unis, et de manière beaucoup plus inattendue à Tripoli, Libye, ce qui amuse la comédienne. “Si Lettres à Génica a moyennement marché à Paris, il est très demandé à l’étranger.”
Mais l’actualité principale de la reine Margaux, c’est le prochain film d’André Téchiné, Terminus des anges, adapté d’un roman de Philippe Djian (Impardonnables), tourné à Venise, avec André Dussollier et Mélanie Thierry comme principaux partenaires.
L’histoire de la rencontre entre une femme de 50 ans et un homme de 60 et les conséquences que cela entraîne dans leur vie. C’est la première fois que la Bouquet travaille avec Téchiné :
“J’ai parfois tourné dans des mauvais films et quand ça arrive, je m’en rends compte très vite. Là, mon instinct me dit que ce sera très beau. D’abord, André a beaucoup travaillé en amont du tournage. Ensuite, si je me fie à la lecture du scénario, à mes impressions durant le tournage, où André allait jusqu’au bout de chaque scène, et aux rushes que j’ai pu voir au cours du mixage, je crois qu’André a réussi un bijou.”
On découvrira ce Terminus des anges probablement au printemps prochain. Le terminus du Transsibérien, c’est Vladivostok. Trop loin, il n’y a plus de passito. Krasnoïarsk, tout le monde descend ! Même pas froid.
Serge Kaganski
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