Des psychologues américains dénoncent l’image guerrière et sexiste véhiculée par les nouveaux super-héros, Iron Man en tête. Ils réclament un retour aux « vrais hommes vulnérables ».
En séance à la très sérieuse convention annuelle de l’Association américaine des psychologues (APA) ce week-end, le docteur Sharon Lamb de l’université du Massachusetts s’est trouvé un ennemi de poids : Iron Man. Selon la psychologue, le super-héros crée par Stan Lee et réapparu sous les traits de Robert Downey Jr. dans une récente franchise cinématographique contribue à fausser l’idée que les fans se font de la virilité.
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« Les nouveaux super-héros comme Iron Man exploitent les femmes, font étalage de leur richesse et canalisent leur virilité dans des pistolets surdimensionnés », explique ainsi Sharon Lamb, citée par le Daily Telegraph.
Une influence néfaste sur le comportement et sur les résultats scolaires
Pis encore, ces « adeptes de la violence (…) sont agressifs, sarcastiques et parlent rarement de faire le bien de l’humanité ». Un comble pour des super-héros dont on sait depuis longtemps qu’ils participent à l’éveil de nombreuses générations de bambins abonnés aux éditions DC Comics ou Marvel.
Déjà auteur du très remarqué Packaging Boyhood, un essai virulent sur les « stéréotypes négatifs » véhiculés auprès des enfants par les médias et les agences de marketing, Sharon Lamb s’est ainsi lancée dans une croisade anti-Iron Man. Dans son viseur –pas vraiment révolutionnaire– : les comics, les jeux-vidéo et les films qui ont érigé cette image de super-héros machos et inconséquents.
La psychologue a donc mené une étude sur 674 garçons âgés de 4 à 18 ans, et en a conclu que l’influence de ces héros était non seulement néfaste pour leur comportement en société, mais pouvait également affecter leurs résultats scolaires. Impression confirmée par une deuxième étude présentée à la convention annuelle de l’APA, menée par le docteur Carlos Santos de l’université d’Arizona, qui prouverait l’influence de ces stéréotypes de comics sur un échantillon de 426 adolescents.
Pour l’assemblée de psychologues, les médias sont d’autant plus dangereux qu’ils n’opposent à la figure de super-héros badass qu’une seule alternative : l’image du « slacker ».
Pour un retour aux « vrais hommes » vulnérables
Les « slackers », rappelle Sharon Lamb, « n’aiment pas l’école et n’ont aucun sens des responsabilités ». Des branleurs donc, tels que filmés par Kevin Smith en 1994 dans Clerks et repris depuis dix ans par l’école comique de Judd Apatow (40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d’emploi…).
« Dans les médias actuels, super-héros ou branleurs sont les seules options offertes aux jeunes garçons », affirme la psychologue, qui exhorte les ados à « se préserver de l’image des Will Ferrell et autres Jack Black ».
La solution pour Sharon Lamb ? Un retour au modèle des super-héros à papa qui, « sous leur costume, étaient de vrais hommes avec des problèmes existentiels et des signes de vulnérabilité ». Et de citer Superman, pourtant seul exemple de franchise à avoir justement manqué le cap du retournement « adulte » des super-héros, alors que Batman ou Spider Man n’hésitent pas à montrer leurs faiblesses.
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