Un ersatz de thriller hitchcockien aux allures de porno chic nineties.
Ce remake de Chaos, thriller inédit en salle de Hideo Nakata, repose sur une manipulation hitchcockienne. A priori, une femme organise son faux enlèvement avec un garagiste pour extorquer une rançon à son mari banquier.
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Jalil Lespert met le paquet pour rendre ces prémisses crédibles, en en rajoutant sur le désarroi du banquier (joué par lui-même). Le mari étant l’orchestrateur de la manipulation – dont on ne révèlera pas la suite –, le spectateur est fort marri a posteriori de ce mensonge mis en scène exclusivement pour le leurrer.
Clichés sociaux et style en toc
Mais inutile de se s’escrimer sur l’intrigue impossible de ce thriller qui veut jouer dans la cour des grands. Qu’il ne tienne pas la route n’est pas le pire. Ce qui heurte, ce sont les affreux clichés sociaux dont il est tissé, et sur lesquels repose son style en toc. Par exemple les mœurs du banquier, adepte de pratiques pseudo SM et de boîtes à partouzes chicos (tout bourgeois étant un cochon qui sommeille).
Idem pour le prolo, incarné par Romain Duris – dupliquant avec moins de bonheur son rôle récent d’Un petit boulot –, brave mec baignant dans le cambouis et dans la mouise. Ambiance de porno-chic nineties, de film noir pour les nuls, avec en prime une intrigue factice.
Iris de Jalil Lespert (Fr., 2016, 1 h 39)
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