Spécialiste iranien de la provoc anti-islamiste, Tamadon dialogue avec des mollahs pendant quarante-huit heures.
Si quelqu’un a de la suite dans les idées, c’est bien Mehran Tamadon. Aprèsun premier documentaire (Bassidji, 2009) où ce cinéaste iranien, athée revendiqué, dialoguait avec des membresde la milice religieuse de la République islamique pour en cerner les contradictions, il remet le couvert avec quatre mollahs à qui il a offert de passer quarante-huit heures avec lui dans sa maison de campagne. En fait, il sera moins question de religion que de tolérance, et le débat achoppera définitivement sur la question du voile des femmes.
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Si l’on ne comprend pas vraiment comment un Iranien occidentalisé peut éprouver une telle envie de s’expliquer avec des fondamentalistes obtus, voire même de se faire accepter par eux, le dispositif ne manque néanmoins pas de cocasserie.
Par exemple lorsque les mollahs font la cuisine avec le renégat, ou quand leurs femmes reléguées à la cuisine regardent ébahies un reportage sur une crèche française. On se prend à rêver d’un Secret Story à l’iranienne, avec des ménagères voilées et des barbus en turban qui se crêperaient le chignon. Une métaphore potentielle du statut politique du cinéaste, lequel n’aura désormais plus le droit de quitter l’Iran… au cas où il y retournerait.
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