Le réalisateur Terrence Malick, personnalité extrêmement secrète dont les apparitions publiques se comptent sur les doigts de la main, va sortir de l’ombre le temps d’un hommage à l’oeuvre immense du cinéaste italien Roberto Rossellini.
Le 21 octobre, le cinéaste américain Terrence Malick va participer à un hommage à l’oeuvre de Roberto Rossellini en introduisant la projection de la version fraîchement restaurée de son Voyage en Italie. Sorti en 1953, le film suit la lente désagrégation du mariage d’un couple de riches Anglais interprétés par Ingrid Bergman et George Sanders, puis leurs cheminements respectifs, tant spatiaux qu’introspectifs, durant un séjour en Italie occasionné par une affaire d’héritage.
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La projection de ce chef d’oeuvre ardemment défendu par Jacques Rivette ou François Truffaut comme éminemment moderne aura lieu dans le cadre du Cinema Today, un événement régulier confrontant de grands réalisateurs actuels avec des films importants de l’histoire du cinéma, au Garden Theatre, à Princeton, New Jersey. Un événement bien lointain donc, et relativement classique si l’on ignore la personnalité très spéciale de l’invité.
Un culte du secret savamment entretenu
Car Terrence Malick aura toute sa vie durant cultivé une aura de mystère, limitant au strict minimum ses apparitions publiques au point de générer une fascination semblable à celle qu’exerçaient en leur temps Salinger ou Kubrick. Ses contrats de réalisateur l’exemptent ainsi de toute obligation de promotion, et stipulent qu’aucune photo de lui ne sera prise sur les tournages. Les seules images visibles sur le net proviennent des tournages de La Ballade Sauvage en 1973 ou de La Ligne Rouge en 1998, ainsi que de quelques clichée volés sur celui de Knight of Cups en 2014. Le maître, qui a disparu des radars durant vingt ans entre son deuxième et son troisième long métrage, ne s’est même pas rendu à Cannes pour recevoir sa Palme d’or des mains de Robert de Niro pour The Tree of Life en 2011.
Antithèse de l’artiste super-star, Malick a cerclé avec soin sa vie privée, et semble exercer son art comme un artisan consciencieux et discret.Qui sait par exemple que le cinéaste, parfait francophone, a vécu vingt ans à Paris, poussant le vice jusqu’à supporter le PSG ? Qu’il a repris à 40 ans passé des études d’archéologie et de civilisations anciennes ? Aujourd’hui installé à Austin, au Texas, l’un des réalisateurs les plus admiré (et controversé) de notre temps n’a jamais cédé aux sirènes de la célébrité, et continue de déployer son art parmi les ombres.
Une activité créatrice débordante
Alors qu’il n’avait réalisé que quatre longs métrages en trente ans, Terrence Malick est devenu beaucoup plus prolifique depuis la sortie de The Tree of Life en 2011, accélérant la cadence jusqu’à livrer quatre, et bientôt cinq films en sept ans : l’intimiste et poétique A la Merveille (2012), la fable désabusée Knight of Cups (2014), et prochainement le documentaire sur l’histoire du monde et de l’humanité Voyage of Time, présenté à la Mostra de Venise, et le mystérieux Weigtless, prévu pour 2017.
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