Le biopic grotesque d’un martyr de la Seconde guerre mondiale par Angelina Jolie.
Dans l’Amérique raciste des années 30, le petit Louis Zamperini a la vie dure. Malingre, pauvre et rital, il est martyrisé par ses camarades jusqu’à ce qu’on lui découvre un talent pour la course, qui va le propulser aux
Jeux olympiques. Mais voilà, la Seconde Guerre mondiale approche et Louis devra partir sur le front japonais, où il sera pris en otage par l’ennemi et traversera mille épreuves dignes du Livre de Job.
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Comme dans son premier effort, Au pays du sang et du miel, où elle racontait la guerre de Bosnie-Herzégovine à la lueur d’une romance entre un Serbe et une Bosniaque, Angelina Jolie revisite un épisode politique réel à travers une destinée individuelle à lourde vocation symbolique, une histoire édifiante autour de laquelle elle orchestre un film de guerre mis en scène selon les codes les plus standards du genre.
On évitera de passer le film au filtre du fact-checking, tant Invincible s’apparente à une massive entreprise de révisionnisme à la coule, se limitant au seul point de vue américain dans un exercice d’autocélébration nationale indigeste et daté.
Peu préoccupée par la complexité des enjeux, Angelina Jolie s’intéresse à la trajectoire erratique de son personnage, un corps auquel elle fait subir les pires outrages – confirmant, après 12 Years a Slave, que le nouveau héros américain est un supplicié. Avec une complaisance inouïe, elle filme ainsi pendant deux heures le registre exhaustif des tortures infligées à Louis Zamperini par un dignitaire japonais qui n’aurait pas dépareillé dans un vieux sketch des Inconnus.
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