Une série B plus finaude qu’il n’y paraît.
Ne pas trop se fier à l’affiche, à Dwayne “The Rock” Johnson, ni au titre : Infiltré n’est pas un rejeton routier de la franchise Fast & Furious. Certes, on y canarde et froisse de la tôle, mais sur un mode mineur.
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Le film préfère miser sur le thriller judiciaire, avec ce qu’il faut de réalisme et d’absurde. Un ado est accusé par erreur de trafic de stupéfiants. Pour le sauver, son père (Johnson), entrepreneur en bâtiment, accepte d’aider la justice en jouant les convoyeurs pour un cartel de la drogue.
Le premier intérêt d’Infiltré est de confronter le physique bigger than life de Johnson à une situation plus ras-des-pâquerettes, éloignée de ses (au hasard) G. I. Joe – Conspiration ou Voyage au centre de la Terre 2 – L’Ile mystérieuse. Le néo-Schwarzenegger, comme son modèle, pense à son plan de carrière en élargissant sa palette. Après les films musclés et les comédies pour enfants, c’est son premier rôle sérieux. Et cela marche.
En papa désespéré, il est obligé de baisser la voix et les yeux, de prendre des coups, de se faire tout petit, presque ourson. Le changement d’échelle opère aussi lorsque l’on plonge l’acteur dans un imaginaire de série TV du câble. Le voilà en apprenti criminel (façon Breaking Bad) face à Michael Kenneth Williams, l’inoubliable Omar Little de The Wire. Cette greffe permet de dompter la bête Johnson dans un monde à la morale en cinquante nuances de gris. Avec ses crapules affligées de doutes et son système judiciaire défaillant, incarné par Susan Sarandon en procureur aux dents longues.
Et lorsqu’Inflitré se lâche côté action (une course poursuite avec un poids lourd), il s’agit d’un bonus qui ne déplace pas le centre de gravité du film : une bonne série B, finaude, où Over the Top (le film de camionneurs avec Sylvester Stallone) aurait été réécrit pour HBO.
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