L’acteur, enfant terrible du cinéma américain, faisait une entrée remarquée dans le club des cinéastes avec cette histoire à résonance biblique, inspirée d’une chanson de Bruce Springsteen, Highway Patrolman. Le chanteur étant lui-même fortement inspiré par le cinéma américain, et notamment John Ford, Elia Kazan, Terrence Malick, Indian Runner peut se voir comme la résultante […]
L’acteur, enfant terrible du cinéma américain, faisait une entrée remarquée dans le club des cinéastes avec cette histoire à résonance biblique, inspirée d’une chanson de Bruce Springsteen, Highway Patrolman. Le chanteur étant lui-même fortement inspiré par le cinéma américain, et notamment John Ford, Elia Kazan, Terrence Malick, Indian Runner peut se voir comme la résultante d’une généalogie rebondissant d’échos en échos, entre cinéma, rock et littérature. Dans cette histoire de rivalité entre deux frères, l’un flic, l’autre âme errante, on se souvient d’un des premiers rôles marquants de Viggo Mortensen, de la cinégénie des paysages du Midwest enneigés et d’une scène d’accouchement filmée en gros plan, chose plutôt inhabituelle dans le cinéma américain. Symboles mythologiques fondateurs, liens du sang, lutte entre la loi et le mal, immensité métaphysique des paysages : dès son premier film, Sean Penn s’inscrivait dans la trace des fondamentaux du cinéma américain et dans une fascination critique pour son pays.
(Critique parue dans le supplément au n°646 des Inrockuptibles, Les 40 ans de la Quinzaine)